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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 12:32


Un long frisson descend de l'atlas jusqu'au sacrum, bousculant les vertèbres une à une jusqu'au déchirement qui se propage à tout son épiderme. C'est impossible, ils n'ont pas fait ça. Encore incrédule, Justine écoute le journaliste énoncer ce fait du même ton monocorde que l'information précédente. L'événement est pourtant de taille et son importance, en ce monde bousculé par des séismes et des guerres, prend une dimension très particulière. Alors pourquoi cette apparente indifférence ? Voulue ? Inconsciente ? Pur formalisme de l'objectivité journalistique ?

L'annonce a de quoi surprendre, surtout ce jour-là. D'ailleurs, pourquoi ce choix ?

Les questions se heurtent dans la tête de Justine, atterrée par la nouvelle. Mais à quoi ont-ils donc pensé ? Qui sont-ils pour prendre une décision aussi radicale ? Et la dignité humaine dans tout cela ?

Justine détourne son regard de l'écran aux images crues. C'est trop. Elle se sent honteuse de participer involontairement à cet étalage de violence satisfaite. Que demande donc le peuple ? se demande-t-elle. Ce n'est plus la réponse des latins, ce n'est plus le "Panem et Circences" banal des années de la barbarie.

Ecœurée, désemparée, elle prend le parti d'éteindre son téléviseur. A quoi bon guetter l'information ? Tout est consommé. C'est trop tard !

Vit-elle vraiment dans un monde civilisé puisque la cruauté des dictateurs les conduit à la potence à la vue du monde ?

Toutes les questions qui l'ont taraudée pendant des années reviennent à la charge, l'obligeant à regarder bien en face ce qu'elle a évité à tout prix, préférant l'ignorance à la connaissance, se berçant de l'illusion que l'homme est sage, que le progrès ne peut que l'inciter à davantage d'humanité et de compassion.

Elle tombe de haut, du haut de ses illusions enfouies, de ses rêves anéantis par la triste réalité, de la condescendance avec laquelle elle a toisé et plus souvent ignoré les aléas du monde. Son monde soudain rétréci à un écran où courent toutes les nouvelles les plus absurdes comme les plus cruelles.

A quoi bon prendre de l'âge si ce n'est pas être toujours plus serein et sage ? se dit-elle dans un soubresaut mécanique. Forgée aux idéaux de la démocratie et du respect de la vie, elle chute dans la réalité avec une brutalité inattendue parce que le monde est à sa porte et qu'elle n'en a pas pris conscience. Pas pris conscience ou refusé d'en prendre conscience ? Justine élude la question : il y en a déjà tant et tant restées sans réponse, pourquoi se mettre martel en tête et chercher la petite bête là où elle ne se trouve surtout pas ?

Justine, une fois de plus, refoule très loin son besoin d'appréhender ce qui l'entoure malgré elle et juge bon de sortir. La porte de son appartement claque dans le silence des escaliers.

 

 


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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 12:27

Oui, ce sont des forçats. Pas besoin de partir au-delà de l’Atlantique. Il suffit de traverser un boulevard quand on a la chance d’habiter un appartement près de son travail. A 8h, ils sont déjà dans leur bureau, les couloirs qui tranchent les bâtiments en deux parties égales ne bruissent déjà plus des salutations ou des rires. Le petit monde s’est déjà attelé à la tâche et résistera jusqu’à l’heure du repas, prendra une pause d’une heure avant de se retrouver, enchaîné, devant son écran jusqu’à la fin de l’après-midi.

Des horaires en apparence tranquilles, des séjours de 4h seulement dans les bureaux par demi-journée. Que redire à cela ? Rien. Certains ont imposé quelques horaires souples et débutent leur journée en décalé, d’autres ont profité de la possibilité du temps partiel pour conserver une demi-journée ou un jour entier selon leurs besoins.

Les jours de congés sont économisés pour les coups durs, pour les démarches ici ou là. Quand on travaille, les autres également et le propre de l’administration est d’être fermée juste à l’heure où soi-même on sort du boulot. Alors, il faut bien contourner cette difficulté d’approche et consacrer les sacro-saints congés pour partir à l’abordage de l’hermétisme administratif. On s’en tire à bon compte quand une seule demi-journée suffit à débrouiller l’écheveau. La plupart du temps, il faut de la patience : on fait la queue, on a pris le soin de s’armer du ticket d’appel afin de ne pas se faire dépasser par des goujats. Il faut bien traiter les problèmes à mesure qu’ils se posent, n’est-ce-pas ? De l’entêtement, il en faut une bonne dose pour ne pas craquer devant la lenteur des préposés dont on pense invariablement qu’ils prennent leur temps, comme si les quémandeurs étaient invisibles et disponibles selon leur bon vouloir. Parlementer, s’énerver, prendre la mouche, tel est le lot de ceux qui sont acculés face à l’apparente inertie administrative.

Et pourtant, ce petit peuple est actif. Il a l’air comme ça de se moquer de tout et de flâner sans souci des réclamations possibles. Traiter un dossier, cela requiert du savoir-faire, de l’intelligence mais aussi une bonne connaissance de la machine administrative. Sans ces compétences, les dossiers ne seraient jamais trraités et encore moins archivés. Tout le monde n’a pas les mêmes droits, donc il faut bien hiérarchiser le traitement de tel ou tel, s’enquérir du bien-fondé de telle demande, vérifier si tel droit est bien ouvert ou non… Oui, ça prend du temps et beaucoup d’énergie car le petit peuple administratif est confronté à une foule de requêtes très diverses. Alors, autant prendre patience et même racine si l’on veut obtenir ce que l’on est venu chercher.

Ah, les méandres des droits…. Un vrai casse-tête sans cesse renouvelé…. Rompu à son travail, l’administratif qui a, la plupart du temps, tout appris sur le tas, commis quelques erreurs grossières pour enfin se fondre totalement dans le mécanisme de son job et après avoir suivi quelques stages de formation a posteriori de son embauche, cet administratif est enfin disponible, sait écouter d’un air absorbé, semble comprendre ce qui lui est raconté avec force détails inutiles et considérations intempestives, s’acharne à prendre des notes, saisit des documents de référence, et enfin traite le cas qui lui est soumis avec une compétence admirable. Oui, il prend son temps, c’est certain, mais à sa décharge, on exige de lui qu’il soit omniprésent, omnipotent et omniscient. Tout juste si on ne lui demande pas d’être doué du don d’ubiquité. Voilà, c’est dit, c’est un forçat. Eh oui, les galères n’existent plus à Cayenne sauf les ruines, et le travail moderne a transféré ces galères au rang d’emploi. C’est cela la modernisation : annihiler l’ancien pour renouveler avec du neuf. On ne construit plus que sur des ruines, on transfigure les restes et on édifie de nouveaux bâtiments, puissants, imposants, hermétiques.

 


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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 12:15

 

Harcèlement quotidien : quand on veut abattre son chien, on déclare qu’il a la rage. Dans le travail, quand quelqu’un dérange, on dit qu’il est agressif ou qu’il fait mal son travail. On lui cherche noise à tout propos. Et quand la carrière d’un collègue est en ligne de mire, ledit collègue n’hésite pas à éreinter l’autre dont les défauts apparents ne sont que l’exacerbation des siens propres. Certains sont des moutons bêlants sur qui il est facile de tomber à bras raccourcis.

Ainsi va la vie. On n’a pas d’amis dans le cadre du travail. Tous ne sont pas des ennemis, mais tous ne sont que des relations de copinage aléatoire. Si la carrière est en jeu, personne n’hésitera à démolir au moindre prétexte le soi-disant ami auquel on dévoile son amertume de n’être pas reconnu et d’avoir à attendre pendant des années que X ou Y soit enfin parti pour grimper les échelons. L’autre, qui sait se montrer compréhensif et qui sait écouter, compatit, soutient et défend. Il se sent en effet atteint, dans sa naïveté imbécile, des méfaits des uns et des autres à l’encontre de cet ami qu’il aime. Il ne comprend pas qu’on lui fasse des misères et voudrait bien avoir le pouvoir d’inverser la vapeur. Mais, souvent, sa propre position d’inférieur n’est d’aucune aide à celui qu’il écoute. Il a au moins l’avantage de son amitié sincère et une oreille compatissante. Et c’est de cette manière qu’il se fait avoir : à trop écouter, à trop croire que leurs rapports sont sincères, à force de soutenir de manière inconditionnelle celui qui gémit, il devient gênant. Et si lui-même n’est pas doté de l’esprit carriériste mais que son rôle est, somme toute, plus important qu’on ne le lui fait croire, il est de bon ton d’exploiter sa sincérité naïve et de tuer l’amitié qui le lie à l’autre.

Tout le monde a le droit d’être ce qu’il est, on n’a donc pas à juger, ou plutôt, à méjuger, dès que cela arrange, non, dès qu’il dérange, qu’il soit ceci ou cela. Personne n’est parfait. Il faut savoir prendre les êtres pour ce qu’ils sont, défauts et qualités comprises. En revanche, c’est très malsain d’exploiter l’autre pour sa crédulité. Si chacun est dans son bon droit quant à sa carrière, nul ne devrait se permettre d’écraser les autres.

Entourloupe : faire passer des tests à quelqu’un pour soutenir sa propre thèse quant à la personnalité d'un individu ne devrait jamais avoir lieu par des non professionnels. Décrypter un test requiert un savoir et une formation particuliers. Jouer au psychologue quand on ne l’est pas est dangereux, non pour celui qui se prend pour Dieu, mais pour celui qui, bêtement, tombe dans le piège sans en connaître le sens. C’est un abus de pouvoir, c’est se montrer excessif, c’est tout simplement vouloir abonder dans son propre sens. C’est également la négation de l’intégrité de l’autre. Dans notre société, dite civilisée, avancée, moderne, on se targue trop facilement de savoir mieux que quiconque que tel ou tel est comme ceci ou cela. En s’arrogeant le rôle du psy, celui qui s’octroie ce rôle, outrepasse des limites que personne ne devrait se permettre de franchir. Cette méthode de démolition (car c’en est une) est infâme. C’est trop facile, en effet, de se poser en censeur, pour abonder dans son propre sens. La perception que l’on a des autres est toujours fragmentaire. Quand on s’attaque à la personnalité de l’autre, la moindre des corrections serait de ne pas s’illusionner sur son propre compte. Savoir se regarder dans une glace n’est pas très répandu, et l’image que les autres nous renvoient n’est jamais aussi flatteuse qu’on le voudrait.

On supporte difficilement les caractères forts. Surtout quand ces caractères forts ont raison. C’est bien là où le bât blesse : nous avons nos failles, nos incertitudes, nos espérances et nos désespoirs. La vie est une lutte quotidienne, acharnée, sans pitié. Les retours de bâton sont à prévoir : qui brille aujourd’hui s’éteindra demain. Ainsi va la vie : rien ne dure.

 


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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 12:04
L’humeur chagrine faisait peser comme une chape sur les journées. Tout allait de mal en pis. Depuis le passage à l’euro, la vie avait augmenté un peu trop. Un peu trop ? Mais Jacques, elle a augmenté – et ce n’est qu’une moyenne – de 30%. Connais-tu ce qu’est le panier de la ménagère ? Avant l’euro, quand elle se rendait au marché, les patates s’achetaient 10 boules par 3 kgs. Avec l’euro, c’est désormais 2 euros les trois kilos. Et pas seulement les patates, n’importe quel légume est désormais à 2 euros en moyenne (il faut savoir à quel étal s’arrêter, choisir méticuleusement ses producteurs. Pas question de se rendre chez les revendeurs !). Sais-tu Jacques à quel prix ils achètent leur marchandise au marché-gare : 30 centimes le kilo. Cela ne les empêche pas de revendre le moindre kilo à …………….. 1,80 euros. T’as vu la culbute ? Ce n’est plus ni trois, ni quatre, mais six fois le prix d’achat. Que crois-tu que pense la ménagère ? Elle râle. A juste titre.

De qui te moques-tu Jacques ? Et toi Nicolas, qu’en penses-tu ? Ta femme ne va pas faire les courses, elle envoie la bonne, ah non, pardon, elle se fait livrer. Et bien contente, parce que pour elle, ça augmente aussi, mais vu ton salaire, elle ne sent pas la différence. D’ailleurs, elle ne tient pas de carnet de comptes, elle n’aligne pas ses achats, n’additionne pas en bas de chaque colonne, ne reporte pas le solde à la page suivante, elle ne compte pas. Avec ton salaire de ministre (un mois de ton salaire représente l’actif annuel du contribuable commun), tu n’as pas de souci financier. A ta table, on se régale sans se soucier de ce que la France d’en bas (tu sais encore qui a créé cette expression méprisante concernant 99 % de la population française ?) ruine son porte-monnaie, passe son temps à se demander si elle prendra des vacances, si elle enverra ses enfants dans des colonies, si elle campera ou ira à l’hôtel, si elle changera la voiture cette année, achètera une nouvelle machine à laver le linge, si elle bouclera son budget mensuel... La France d’en bas, Dominique, transpire à tout va, calcule, espère mais ne peut que constater que tu te moques bien d’elle, que tu n’as cure de ses soucis et que puisque toi, tu t’achètes de beaux costumes, exhibe des cravates hors de prix, arbores des chemises dignes d’un roi, elle n’a plus qu’à se la fermer. Elle subit, Monsieur le Député, Monsieur le Ministre, Monsieur Le Président, elle subit, cette France d’en bas, l’abus de ton pouvoir, ton goût pour la richesse, tes salaires indécents, tes dépenses excessives et ta morgue. Et dire que cette France-là, c’est elle qui a fait 1789. Ah, le son du tambour, le bonnet phrygien, les pantalons à rayures, les piques qui s’ornaient de têtes fraîchement coupées à la guillotine …!!!

La France d’en bas, celle qui fait le sel de vos victoires ou de vos déconfitures politiques, la France d’en bas murmure. La colère est encore sourde mais elle se fait entendre. Elle enfle à mesure que vous abusez de votre pouvoir, elle gronde encore en aparté, hésite encore à se rassembler, mais elle y parviendra : le mécontentement est généré par votre incurie, votre morgue, votre insuffisance et vos échecs. Eh oui, Jacques ! Ou Nicolas ! Ou Dominique, toi, et les autres cristallisez le mal ambiant, demain la guillotine risque de réapparaître sur les places publiques et de donner un spectacle sanglant à la foule déchaînée, ivre de sang parce que souffrant d’appauvrissement. Vous lézardez la République, et Marianne également n’apprécie pas votre conduite. Vous trahissez à qui mieux mieux les traditions républicaines, vous enterrez les uns après les autres les acquis sociaux. C’est un mal très français, paraît-il, cet amour des acquis sociaux, fruits de la lutte acharnée du petit peuple qui crevait de vous voir faire de la graisse sur son dos, pendant qu’il crevait de faim.

Le Panem et Circenses n’est plus de mise. Tout le monde veut son frigo, sa télé, des vacances, des loisirs, moins travailler. Vous réduisez, piétinez le sel de la vie de la France d’en bas. Vous ponctionnez sans vergogne ses économies. Que veux-tu Jacques ? Fallait pas parler de la fracture sociale. T’as été élu parce que tu as brandi le fantôme de Le Pen, prédit le retour en arrière, au fascisme délirant de la belle époque de Vichy. Tu t’es gourré mon gars. La France, la vraie, la seule, elle veut vivre bien. Et si l’Europe lui fait peur, c’est de ta faute. Tu fais des promesses et tu ne tiens jamais tes engagements. La France d’en bas veut bien te pardonner tes frasques, ta gestion désastreuse, mais elle n’accepte pas d’être flouée par tes bons sentiments. T’es un sacré comédien, tu passes du rire aux larmes face aux caméras, sans sourciller. Ce qu’elle veut la France d’en bas, c’est pas un guignol, un pantin désarticulé, ce qu’elle veut c’est vivre décemment et pas voir des pignoufles s’empiffrer sur ses économies. La France d’en bas n’est pas une éternelle vache à traire, elle a besoin de considération, elle veut que tu arpentes les marchés avec son budget rétréci, que tu te demandes jusqu’à quand tu seras pressuré par les impôts directs et indirects, que tu cuisines des binjes à 1,50 euros et non des rattes à 20 euros, que tes pommes soient aussi farineuses que les siennes, que les baguettes à plus de 80 centimes disparaissent de ta table pour faire place à un pain surgelé bon marché qui durcit à peine sorti de son enveloppe plastique. Elle veut que tu t’assoies à sa table, allez Jacques, pour une fois, descends vraiment dans la rue, regarde ce qu’il y a autour de toi, imagine-toi dans la peau misérable de monsieur tout le monde qui compte, recompte, décompte et ne s’en sort pas. Les vaches maigres, tu sais, c’est formateur, t’en oublies presque que tu vis comme un miséreux, tu sais qu’au fond, tu n’es pas aussi malchanceux que ça, que d’autres connaissent des difficultés bien pires. Tiens, les SDF, autrefois, ce n’étaient que des clochards, ils étaient répertoriés facilement, aujourd’hui, ils sont une masse informe, si compacte qu’on ne peut plus les dénombrer. Tu devrais les fréquenter ces sous-hommes sans domicile, sans travail, sans papier souvent, ces exclus qui gênent la circulation sur les trottoirs, qui tendent la main, horrible plaie sociale, et qui gênent le bon cœur des braves gens. Et qui paye au quotidien cette hérésie financière ? Pas toi, bien sûr, à l’abri des hauts murs de ta demeure, mais cette France d’en bas, généreuse et ouverte qui défend le bifteck du voisin comme le sien quand il brandit des pancartes, quand il fait grève et qu’il proteste. Ecoute-le, mon vieux, tu verras, c’est pas aussi simple que tu le crois. Ils sont là les ridiculisés de la politique libérale et leur colère augmente à mesure que tu t’engraisses.

Ce texte a été écrit 15 jours avant le référendum de la Constitution Européenne. Prémonition ? Peut-être. Ces phrases restent d'actualité même si les acteurs de l'époque ont changé de rôle ou ont disparu du devant de la scène politique.


 

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7 septembre 2008 7 07 /09 /septembre /2008 11:53
C'est dit : je mets en ligne quelques réflexions déjà anciennes. Ces textes qui grincent et protestent sont, en principe, le reflet de la pensée de monsieur tout le monde. Qui ne constate pas que l'inflation des prix réduit le pouvoir d'achat ?
Qui ne voit pas son porte-monnaie se dégonfler au fil des mois ? Qui ne s'interroge pas sur l'avenir qui est réservé au plus grand nombre ?
Seuls quelques uns peuvent rester insouciants car richement dotés par héritage ou travail acharné (avec quelques arnaques bien voilées). La masse, cette masse inconnue, informe, protestataire, est soumise aux diktats des grands et se voit retirer jour après jour le peu dont elle dispose.
Il faudra donc revenir au bas de laine pour ne plus voir l'épargne écornée par des prélèvements de plus en plus odieux, pompeusement baptisés prélèvements sociaux. Rien n'échappe à l'oeil aigu du ministère des finances : la sacro-sainte Assurance-Vie, jusqu'ici épargnée, est désormais devenue rentable, non pour leurs titulaires, mais pour l'état qui se soucie comme d'une guigne que ces sous économisés l'un après l'autre ne sont qu'une épargne de précaution, pour ne pas dépendre des services ou des minima sociaux, des enfants....

Je mets également en ligne (c'est déjà fait d'ailleurs) des échanges de courrier. Pourquoi ne pas ouvrir à certains esprits lucides ces pages d'humeurs ?
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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 15:14

Plus beau que le père mais certainement les dents aussi longues.

C’est quoi cette apparition soudaine du fils de… dans le fief du père ? Nouvelle lignée qui a pris goût au Pouvoir ? Vraisemblablement. N’est-ce pas lui déjà dont le scooter avait été volé et pour lequel toutes les polices de France étaient sur les dents à la recherche du voleur ?

Aimerait-il donc qu’on parle de lui ? De quel manque souffre-t-il pour s’afficher aussi facilement ? Cet inconnu d’hier dont le nom est de plus en plus cité, qui mène la fronde contre le dauphin logique du père et qui s’impose effrontément dans les médias.

Un père qui sert d’exemple en la matière et qui a su convaincre le fils que tout passait par l’image.

A quand la succession dans le royaume de N. ? A quand la fronde contre le père ? A quand la prise de pouvoir par destitution ?

Une nouvelle dynastie est née et prend figure de la jeunesse avec toupet.

Tel père, tel fils, dit-on facilement. Ce ne serait donc pas tout à fait une blague ?

Elu dès le berceau sans doute, promis par filiation – dont il sait déjà tirer parti – à un destin national.  A quand la restauration de la monarchie ? Et combien lui faudra-t-il de reines pour laisser un nom dans l’histoire ? Sans doute beaucoup plus que son père qui prend, utilise, puis jette sans complexe l’épouse précédente pour tout aussitôt s’acoquiner avec une autre. Tous les germes de la succession sont sous les yeux de la nation. D’ailleurs, le père redore son blason à la cour d’Angleterre. Pas mal comme coup médiatique ! Tout le monde attendait la bavure, mais rien. Rien que du protocole et de la distinction. Entre gens du monde, vous comprenez…

Ah, le népotisme ! Il a encore de beaux jours devant lui et rien n’arrêtera l’ascension du fils après le père parce que le pays aime le clinquant, vénère ceux qui parlent le plus fort, accepte tout sans comprendre la main mise sur tous les pouvoirs.

En d’autres temps, le père n’aurait pas été couronné et sa tête aurait figuré au palmarès des piques.

La grimpette a commencé très tôt, sur les bancs de l’école où il fallait être le premier pour faire oublier son aspect ingrat, sa petite taille et sa bouille qui, déjà, n’était pas celle d’un enfant. Que de revanches à prendre quand on est difforme et déplaisant !

Le fils présente mieux que le père, les traits sont plus fins et la taille normale. Rien à voir avec le nabot de géniteur. Mais quelle claque pour lui si le fils parvient au sommet en le destituant !

On n’agit que par l’exemple et très tôt, cet enfant a su tirer les leçons de l’ascension paternelle. Pas de doute, il a emprunté le même chemin et ce n’est pas pour rien qu’il use de son nom pour se faire connaître et reconnaître. Pour l’instant, il se contente d’être élu et ne tente pas d’autre aventure. Mais jusqu’à quand ?

Tout cela serait dérisoire si, en filigrane,  on ne devinait pas déjà le danger potentiel d’une prise de pouvoir familiale. Rien n’est jamais anodin, au contraire. Le fils aurait-il pu agir ainsi sans l’aval de son père ? La question reste en suspens. Pour l’instant….

 

 

 

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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 15:07

Tout d'abord - mes souvenirs sont flous, mais il me semble qu'il s'agit là de la formule consacrée, et non pas sacré con, pour commencer une discussion - Bonjour très chère mère,

Le travail avance, et je profite de ma pause de midi pour vous écrire quelques (sic) lignes. Comme je vous l'avais dit hier, je me suis penché lors de mes moments libres sur le cas de cette association bien connue de fervents défenseurs de la moralité de notre jeunesse, j'ai nommé famille de France. Leur but avoué : protéger l'esprit fragile des enfants pour en faire des adultes responsables. Pour cela, bien entendu, il faut leur interdire, ou plutôt faire interdire, les jeux vidéos violents, jeux de rôle et autres inventions du diable créés pour pervertir nos petites têtes blondes. Il est certain qu'empêcher la jeunesse de s'amuser et de se défouler - soit dit en passant, mieux vaut sur un ordinateur ou une console que sur ses camarades ou ses parents - fera d'eux des adultes responsable et sérieux, bien qu'ennuyeux (et ennuyés !) au possible. Pauvres esprits fragiles, il est assuré que ce n'est pas de leur faute, s’ils s'inventent des jeux tous plus dangereux les uns que les autres pour se divertir - un certain monsieur foulard est appelé à la barre pour témoigner - mais bien de la faute des jeux vidéos. Et de la télé, bien sûr. Et des jeux de rôles.

Il va sans dire que ce n'est bien entendu pas de la faute de leur parents qui, cela va mieux en le disant ... ou plutôt mal ? - leur ont donné une éducation exemplaire. Ce n'est pas non plus la faute d'une quelconque faiblesse psychologique inhérente à l'enfant, nos petites têtes blondes sont parfaites, les gens influençables, ça n'existe pas en France. La preuve, le peuple français ne regarde pas d'émissions abrutissantes, ne vote pas pour des nabots fous, n'organise pas des parades ridicules qui dérangent tout le monde. Non. En France, les enfants, comme les adultes, sont sains, exempts de tout défaut psychologique. C'est bien de la faute du jeu de rôle, si un enfant se jette par la fenêtre après avoir perdu son personnage. C'est bien les jeux qui sont sournois au point de détourner du droit chemin les enfants contre leur volonté, et non pas ceux-ci qui ont envie de fuir leur vie sordide, de s'évader volontairement un moment de leur existence pour ne plus crouler sous les recommandations bienveillantes des parents et leurs attentes inaccessibles.

Non. C'est de notoriété publique, les jeux vidéos sont une création de Lucifer, ils devraient être tout simplement bannis de notre beau pays qu'ils entachent de leur souillure spirituelle. Je voudrais porter à votre attention que les dits enfants, dont les parents sont membres de cette magnifique association d'utilité publique qu'est FAF (famille de France, dans ses initiales remaniées habilement) ne jouent ni aux jeux de rôles, ni aux jeux vidéos et ne regardent probablement pas la télé. Ainsi, on pourrait croire que cette association a un but purement bénévole, voulant protéger les enfants qui n'ont pas la chance d'avoir des parents aussi parfaits qu'eux. Etrangement, on retrouve parmi les enfants de ces familles certains de ceux qui se livrent aux ci-dessus cités jeux dangereux - Mr foulard est demandé à l'accueil ! - s'achètent diverses substances illicites, merci maman et papa qui ne savent plus quoi faire de leurs revenus, et autres. Ainsi, contrairement à ce que pensent ces esprits éclairés incompris en leur temps - mais que l'on remerciera sûrement plus tard pour leur action ... ou pas - il n'est nul besoin de jeux vidéos ou autres créations tout aussi démoniaques pour qu'un enfant fasse ce qui lui chante. Nul besoin de cette oeuvre de Belzébuth pour entraîner une tête blonde au suicide. Quelques défauts mentaux, des parents trop protecteurs et trop confiants dans la perfection de leur progéniture suffisent à donner ce résultat merveilleux d'un enfant qui saute du troisième étage en imitant la galinette cendrée. Une question, cependant, subsiste que je me permettrai de poser, bien qu'elle puisse choquer les âmes sensibles. Mon âme à ce quelque chose de scientifique qui la pousse à finir son étude, à la mener jusqu'au bout. Dans le cas dudit enfant imitant la galinette, cendrée ou non, quelles sont les chances pour que ses parents soient des gens bien pensants dont notre glorieux pays est rempli ?

Cyniquement,
Votre fils

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Mon bonjour de fin d'après-midi.

Eh oui, cher fils, je suis sortie me promener (enfin, le mot n'est pas tout à fait idoine, mais il me convient tout de même). J'avais commencé à vous rédiger un message quand la sonnerie du téléphone, autre merveilleuse invention âgée de plus d'un siècle désormais, a retenti dans le silence de notre demeure. C'était Brigitte. Nous avons été coupées de notre conversation à plusieurs reprises. Je ne reprends donc que maintenant le fil de ce que je voulais vous exprimer.

Je note que désormais vous ne pouvez vous passer de communiquer avec votre mère qui apprécie ces moments privilégiés en votre compagnie malgré ou grâce à votre absence.

Faut-il vous le dire vraiment ? Votre tournure d'esprit pourrait bien fâcher les "fâcheux", les atrabiles, les maniaques du bien penser. Pourtant, votre critique est la pure démonstration d'un phénomène bien commun : détourner l'objet pour en faire autre chose. C'est si facile, si commode, si factice.... Ah le plaisir de démoniser ce qui ne l'est pas ! La frontière entre la vérité et le faux est bien fragile, c'est donc aisé de procéder ainsi en diabolisant ce qui ne nous convient pas. Que voulez-vous ? il faut bien trouver matière à critiquer ce que l'on ne peut atteindre ou pratiquer. C'est d'un commun, d'un banal ! Et c'est là où l'on sait avec certitude que le genre humain est prêt à tout pour se montrer déliquescent. La mesquinerie n'est pas un vain mot : elle s'applique à tout ce qui semble nous menacer et selon Pascal, le divertissement pratiqué sur une console ou un PC est le mal du siècle. Donc, les gêneurs s'en donnent à cœur joie en présentant tous les aspects soi-disant nocifs sous leur plus mauvais jour. C'est de bonne guerre, surtout quand on n'a rien de constructif à émettre.  Qu'ils éructent donc leurs sottises, cela les soulagera peut-être de leur mal être ou de leur bêtise. Il nous suffit de boucher nos oreilles pour ne plus entendre leurs commentaires imbéciles et qu'ils veulent ravageurs. 

Ne perdez pas trop votre temps à considérer, sous quelque angle que ce soit, les proférations oiseuses d'une poignée d'êtres stupides, si conformes à leur bourgeoise éducation doublée de celle d'une religion obtuse.

Je vous souhaite une fin de journée satisfaisante et vous attends avec impatience.

Votre mère

 

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29 août 2008 5 29 /08 /août /2008 15:02

Qu’ont-ils donc tous ces gamins qui sortent le soir, s’enivrent et gueulent sous les fenêtres ? Quelle époque, mon dieu, quelle époque !

Il est interdit de vendre de l’alcool à des mineurs. Pourtant rien que des gamins ressortent les bras chargés de bouteilles de bière. La queue devant ce tout petit magasin est impressionnante. Et toute la nuit, ça défile, les uns sortant du restaurant ouvert toute la nuit, les autres trinquant à peine sur le trottoir.

 Les lendemains de fête, la rue est transformée en vaste dépotoir. Des tessons de partout, du dégueulis d’après boire, des bouts de sandwich… Une poubelle, la rue est devenue une poubelle géante en même temps qu’un urinoir. Répugnant ! Quelle époque, mon dieu, quelle époque ! Comme si le désespoir avait envahi tous les esprits, comme si, en restant au chaud chez soi, on avait peur de s’ennuyer, comme si les mœurs s’étaient définitivement délitées !

Autrefois les mœurs étaient encore civiles, où le respect des autres existait encore, où la nuit était paisible, même pendant les vacances d’été. Et puis la mode du parisianisme, les médias, tout s’était imbriqué pour faire croire au peuple, à la France d’en bas, qu’il n’y avait que la fête et que sans elle, on ne pouvait être heureux. Que disaient les latins ? Ah oui : que demande le peuple ? Le peuple a besoin d’oublier et on lui offre  du pain et des jeux ! Donc, ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on abrutit le peuple. Et on l’abrutit pour mieux le museler. On lui fait croire qu’il s’amuse et que seul l’amusement peut le rendre heureux. Pendant qu’il s’amuse, boit et saoule les autres avec ses rires et ses grossièretés, la vie continue à se dégrader. Il n’y a plus de frein, plus de morale. Plus rien que de la vulgarité car tout semble tellement plus facile quand on s’amuse. C’est le trou béant de l’ignorance et des œillères. C’est tellement plus facile de ne rien voir, de ne rien entendre. On se bande les yeux et on se bouche les oreilles. Ce ne sont plus des œillères qui empêchent le cheval de voir sur les côtés, c’est une visière rabattue sur ses yeux. L’homme n’est pas un cheval, mais il est encore plus bridé que lui. Il traîne son fardeau, il est dans les brancards sans pouvoir ruer. On lui offre de quoi se divertir et cela lui suffit. Qu’il croit ! Quand se réveillera-t-il ? Sans doute jamais puisque tout fout le camp. Les richards jouent en bourse, les pauvres s’amusent. La pauvreté, ce sont ces manières débordantes dans les plaisirs factices, ce goût pour la facilité, pour l’oubli de sa misère. Au placard les soucis, le manque d’argent, la vie de plus en plus chère, les SDF qui meurent dans la rue pendant que d’autres s’empiffrent. Le chômage, les traîne-misère, les entreprises qui se délocalisent à l’est, une société en mal d’être, les politiciens tous plus véreux que les autres sous leurs airs débonnaires qui expectorent des propos lénifiants, qui trompent leur monde, font croire que le pouvoir d’achat ne se porte pas si mal que cela.  La société est malade d’elle-même. Elle se meurt dans la facilité, dans la débauche, dans la violence. C’est bien cela le problème, la violence. Tout est devenu violence : les banlieues qui flambent, la jeunesse qui désespère et ne discerne que le spectre du chômage, les voisins qui se haïssent, les collègues qui se détestent, les ragots sur les autres, les médias qui en rajoutent une couche et transforment le monde en un cloaque géant. Pas étonnant qu’il y ait autant de bruit ! Bruit des voix, bruit des moteurs, bruits des canons. Tout est confondu. On ne s’y reconnaît plus. C’est la guerre. La guerre ailleurs, mais également ici, plus vicieuse, plus insidieuse. Bruit des médias qui tonitruent sur les ondes, qui étalent avec sadisme les problèmes d’une jeunesse désemparée, d’une jeunesse qui ne croit à rien. A quoi croire d’ailleurs, puisque tout va mal et que tout empire ? Du bruit, du bruit, du bruit !

Du bruit tout le temps, partout. Une vie nocturne par force, pas par choix. Quand on rit à plusieurs, on a l’illusion de s’amuser. Quand on bringue entre potes, c’est tout pareil. Un leurre, rien que ça. Qui ne se ferait pas croire qu’il est heureux ? Et quand on est heureux, on a l’impudeur de le montrer. Parce qu’il n’y a que des apparences et que tout est incitation au plaisir. Mais un plaisir factice. Alors on devient heureux, et donc bruyant. Les autres n’existent surtout pas puisqu’il suffit d’être heureux. Que sont les autres sinon un miroir qu’on voile pour ne pas être dérangés ? Et les bruits montent à la tête, frappent contre les murs du cerveau comme ils résonnent la nuit dans les rues endormies.

Il est 7h du matin. C’est samedi. La rue a retrouvé la paix. Les éboueurs sont passés depuis longtemps, entrechoquant les poubelles, heurtant trottoirs et portes, sans souci des endormis.

 

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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 14:43

Enfin !

Eh oui, sans préambule, sans transition, sans toute cette politesse maladive dont s'entourent les relations sociales de peur de froisser la susceptibilité maladive des humains, je le dis : Enfin ! La situation est débloquée, je travaille, et mon esprit est à nouveau enchaîné à ce labeur qui, du moins je l'espère, portera ses fruits.

Bonjour, madame ma mère. Cela faisait quelques temps que cette phrase, pourtant anodine, n'était revenue dans mes mails répétés à votre auguste personne. Je le dis donc, afin de rattraper cette erreur qui, si elle n'était pas fatale à cette enveloppe que je traîne de jour en jour, l'était tout du moins à l'état de ma conscience. Quelle conscience dites-vous ? En effet, ce mot convient assez peu à la voie tenue qui tente - je dis bien tente - de me ramener (ou de me mener tout court ?) dans ce que la populace, et nos chers hommes politiques - hommes politiques est un propos machiste en soi, mais qui est resté d'usage dans notre langue, preuve que l'égalité homme-femme est une vaste mascarade qui sert à apaiser la population - veulent nous montrer comme étant le droit chemin. Consommer. S'abrutir. Se laisser diriger par des fous ou, dans le meilleur des cas, par des escrocs. Je l'admets, certains sortent du lot, mais admettez que nabot premier, comme je me plais tant à l'appeler, cumule à la folie l'incompétence et la dangerosité d'une personne sachant influencer suffisamment son discours pour captiver les foules, ce qui me rappelle fâcheusement un certain moustachu.

Loin de ces propos séditieux, j'aimerais amener votre regard sur le fait que, quoi que l'on en dise, l'humour n'a aucun besoin d'être gras, comme il plaît tant aux français. Bien que celui-ci puisse avoir grâce quelques secondes à mes yeux et décrocher un sourire, il s’agit plus souvent de politesse hypocrite de ma part que d'un réel amusement, si ce n'est aux dépens du comique, ou plutôt pseudo-comique, car le comique dans le sens strict du terme demande une certaine recherche, chose dont le comique gras me semble malheureusement dépourvu. A celui-ci, je préfère l'humour - mais je suppose que vous l'aviez remarqué, tant votre perspicacité est grande - noir. En effet, l'humour noir nécessite cette capacité à marcher sur la ligne entre l'humour et le sordide, sans jamais tomber d'un coté ou de l'autre. Il y a là une recherche, inexistante dans l'humour gras, sur les sujets à aborder, les non-dits et les sous- entendus. Ainsi, ce frôlement de l'interdit, de ce qui ne doit pas être dit, permet de donner à l'humour une dimension bien plus cérébrale qui me convient mieux.

Sur ce, mes respects.

Votre fils

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Bonjour mon fils,

Votre missive mérite réponse.

Je constate que le mot "Enfin" est de mise : je vous sens soulagé d'enfin avoir du travail digne de vous. Il va de soi que ce job auquel vous vous consacrez cinq jours sur 7, à raison de 35 heures hebdomadaires, requiert de l'attention tant de votre part que de celle de vos employeurs. En effet, sans matière première vous ne sauriez aboutir au résultat attendu. La patience, mon fils, la patience, je vous le disais bien.

Je note que vos divagations sur la nature humaine sont toujours aussi sarcastiques et que vous ne ménagez ni le vocable ni le phrasé pour assassiner incontinent tout ce qui passe à portée de votre esprit critique.

Mais cette tournure d'esprit est contrebalancée par votre humour que vous qualifiez, à raison, de noir. Je ne vous imaginerais pas autrement que vous l'êtes, ce serait faire injure à vos sombres ratiocinations  Votre vision rejoint quelque peu celle de certains individus qui se font fort de secouer le joug de la pensée unique et éreintent volontiers les hommes politiques, quel que soit le moment que nous vivons. Autrefois, on les appelait des chansonniers (votre grand-père y avait goût car il aimait rire), aujourd'hui, on dit humoristes. Pourtant, l'humour, le leur, est grinçant et fort critique. En cela vous les rejoignez sans effort tant votre perception du monde est pessimiste.
 
Vous persévérez et c'est tant mieux car vous êtes dans le vrai. Hélas, vous devez vous sentir bien isolé au milieu de la foule des imbéciles qui ne songent qu'à se divertir afin d'oublier leur misère. Il en faudrait davantage des comme vous pour espérer voir se lever le brouillard de nos vies étriquées. Mais ce n'est pas demain que les matins seront clairs et retentiront de chants joyeux.

Certes, vous avez raison, mais consacrez donc le restant de votre journée à avancer votre travail. Il vous faut donner satisfaction à celui qui vous a accepté dans son entreprise.

Dites-moi, mon cher fils, ce matin j'ai tenté de vous faire parvenir un message mais il m'est revenu. Pourtant c'était de Gmail à Gmail. Incompréhensible donc. mais fi de tout cela, je vous souhaite une fin de règne en votre bureau, penché sur votre PC, les méninges turbinant à toute puissance pour revenir soulagé en notre demeure et goûter l'excellent repas que je vous aurai concocté en vous attendant.

Votre mère

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18 août 2008 1 18 /08 /août /2008 15:54
De nouveau, me voilà dans l'expectative, attendant patiemment qu'une instance supérieure daigne s'intéresser à mon sort, que quelqu'un, quelque chose même, veuille bien me permettre d'avancer. C'est en effet un souci, de savoir pertinemment que même si l'on veut avancer - que ce soit dans son travail, sa vie ou n'importe où - nous dépendrons toujours de quelqu'un. Cette société est assistée, menée par la main, de la naissance à la tombe. On vous fait croire que l'on vous aide, que l'on vous fait progresser, alors que ce processus lénifiant n'a pour but que de vous formater à tout accepter, attendant simplement que l'on vienne vous pousser un peu plus loin.

Tout cela pour dire que, bien que je sois arrivé tôt, je ne peux rien faire tant qu'une personne qui ait les droits n'est pas arrivée. Cette dépendance involontaire ne me plaît pas, mais je n'y peux rien, notre société est construite ainsi, ceux qui ont le pouvoir par l'information le gardent jalousement. Question de sécurité me dit-on. Au diable la sécurité - et non pas l'avarice, comme dirait l'autre - et cette paranoïa maladive qui caractérise la France, et tant d'autres pays comme elle. Bien que je sache qu'il ne s'agit, dans ce cas précis, point de paranoïa mais de manque de temps, l'ennui que j'éprouve n'en est pas moins grand, et cela ne me console qu'à grand peine

Je suis en train de lire un questionnaire que l'on me demande de mettre en place pour une étude sur le diabète. Il me semble n'avoir jamais vu un ramassis plus inepte de questions dont le but - mal dissimulé qui plus est - est d'obtenir plusieurs fois la réponse à une question posée de différentes manières afin d'être sûr de sa véracité. Finalement, la confiance ne doit être qu'un concept.

Enfin, je cesse là ces divagations.

Votre fils

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Cher fils,

 

Je vois que votre optimisme inné tend à vous faire découvrir les grandeurs de la société humaine

 

Que le reste de votre journée soit plus actif, tel est mon souhait.


Votre mère

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