Je vous conseille les chroniques de Piketty : elles sont très éclairantes. Mais ce qui m'amuse, c'est de retrouver chez lui une résonance à ma propre pensée. Et pourtant, je n'ai jamais étudié l'économie.

Lors de la crise venue des USA en 2008, j'avais osé penser et écrire qu'il faudrait plus de 10 ans, voire davantage, pour rejoindre le niveau d'avant-crise. Que le seul moyen pour juguler la crise était de faire table rase du passé et relancer l'économie en éteignant les dettes souveraines.

Souvenez-vous, le premier ministre de l'époque disait que ce n'était rien du tout et que tout allait bien. Que ça ne durerait pas. Or, aujourd'hui, nous sommes encore englués dans la mélasse parce que les bonnes solutions ont été écartées avec insouciance. A croire que nos dirigeants étaient inconscients ou incapables.  Il n'ont cherché qu'à nous rassurer. Alors que la seconde guerre mondiale a démontré qu'on pouvait éteindre les dettes souveraines. Ce fut fait. Et l'économie a redémarré et permis au pays de retrouver toute sa puissance.

Les leçons de l'Histoire sont trop vite enterrées.

Réf : Thomas Piketty : Chroniques 2012-2016

Pour la seconde fois, Christine Lagarde  manifeste son inquiétude quant à la bonne santé de notre planète. Pardon, pour la bonne santé de l'économie mondiale.

Selon elle, les tensions commerciales entre la Chine et les USA sur fond de rivalité risquent de perturber les échanges mondiaux. Elle n'a pas tort : le grand déjanté ne supporte pas les importations chinoises dans son pays, quant au pays du Levant, il va sans dire qu'il a besoin d'étendre le champ de sa clientèle.

A cela s'ajoute le ralentissement de la croissance chinoise qui tire vers le bas pétrole et matières premières. Sans compter l'endettement des pays occidentaux et le Brexit dont l'échéance est proche.

Elle nous promet, avec ses mises en garde, un avenir plus sombre que jamais car tous ces facteurs engendrent des tiraillements, des inquiétudes, une chute probable des PIB, une concurrence de plus en plus déloyale et une crise économique mondiale.

Charmant, n'est-ce-pas ?

... pour avoir baissé les impôts sur les entreprises a mis à mal les finances américaines. Et voilà que l'OCDE vient de signer un accord avec 127 pays pour que les Gafa paient de vrais impôts. Parmi ces 127 pays, il y a donc les États-Unis. Un vrai miracle. Notre brillant entrepreneur devenu président, avec ses idées folles, avait oublié que les baisses d'impôts seraient synonymes de pertes de revenus.

Comme quoi l'immatériel (financé majoritairement par la publicité) va se voir taxé. Enfin ! Pas trop tôt. Plusieurs pays ont déjà instauré des taxes. Le tout premier ?  l'Italie. Eh oui, nos voisins transalpins ont eu la riche idée de s'en prendre à ces mastodontes en leur imposant des "amendes". Et pas légères. Amendes réglées rubis sur l'ongle, juste histoire d'avoir la paix et poursuivre ailleurs le petit manège.

Ainsi les  Google, Amazon, Facebook et autres pourvoyeurs de contenu vont se voir officiellement taxés sur leurs activités pays par pays. Du jamais vu. Cela renflouera les finances des pays dont le nôtre. Ah, si cela pouvait nous éviter d'être surtaxés...

La nouvelle vient de tomber : demain, 1er juillet, la consommation de gaz augmente de 7,5 %. On ne nous épargnera rien. Le coût de la vie augmente alors qu'on parle de baisser certaines prestations comme la réversion. Mais que vont devenir les vieux ? Avec une baisse du pouvoir d'achat, ceux qui perçoivent la retraite de leur conjoint décédé vont voir leurs dépenses se rétrécir. A moins qu'ils ne disposent d'un confortable matelas, je ne vois pas comment ils vont pouvoir assumer la solidarité générationnelle (qui est effective vu ce que j'en sais), encore moins comment ils pourront continuer d'épargner pour leur vie future afin de ne pas être à la charge de leur progéniture. Les gougnafiers qui décident de leur sort seraient bien en mal de les comprendre : leur niveau de vie est bien supérieur à celui des retraités. tout cela vu de haut semble être anodin. Et comme les septuagénaires,  octogénaires et autres nonagénaires sont parait-il bien trop nombreux, il suffit de couper dans leurs revenus pour qu'ils soient tentés de ne plus consommer, voire de se supprimer.

Je suis pessimiste ? Comment pourrais-je ne pas l'être ? Moi aussi, je vieillis.

Et vive l'augmentation du chômage. Voici un nouveau concept qui, si les coûts, à terme, ne sont pas odieusement hauts, devrait allonger, après réduction des files d'attente aux caisses enregistreuses, les files d'attente à pôle emploi.

Ah, la technologie...