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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 11:34
La presse étrangère scrute les événements du royaume avec un intérêt très particulier. Tous les journaux ont leur mot à dire et ne se gênent surtout pas d'éreinter tout ce que le gratin politique fait ou ne fait pas. Pour eux, le traitement de la révolte en Guadeloupe est à l'image de ce qu'est la politique du royaume depuis toujours. Selon une vision qui leur est propre (et donc objective puisque leur affectif n'entre pas en ligne de compte), il en ira de même du traitement du problème de l'Outremer comme il en a été du traitement du problème des banlieux : le royaume va jouer derechef au pompier alors qu'il est l'incendiaire. Dès que les flammes seront éteintes (mais la braise encore ardente), tous les "efforts" consentis seront mis aux oubliettes.
Pour les journalistes étrangers qui se mêlent de décrypter les problèmes du royaume, sont tous responsables les politiques, tous bords confondus. Et même ceux qui ont précédé ceux actuellement en activité. Ils n'épargnent donc personne car, semble-t-il, ils ont conscience que l'embrasement de la Guadeloupe trouve ses racines dans l'histoire.
Un roi qui a laissé de côté pendant un mois la sédition guadeloupéenne et son affairement d'aujourd'hui auquel s'ajoute qu'il a traité le malaise social de l'hexagone en le distinguant nettement les troubles de l'Outremer ,suscite des commentaires sans complaisance. Il en prend même pour son grade. En fait, on le qualifie de nul en matière de dossiers sensibles.
Mais il n'est pas le seul à être fustigé. Son opposant le plus connu en prend également plein la gueule . En matière de compliment il y a nettement plus plaisant : "un démagogue bien peu sensible au sens de l'état". Autrement dit, un vilain récupérateur des flambées de colère populaire pour asseoir sa politique.
Non, on ne peut pas dire que la presse étrangère soit tendre avec les politiques du royaume. Allez savoir pourquoi !
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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 11:14
Qu'on ne dise surtout pas que ça ne bouge pas : la coordination nationale des universités vient de voter de nouvelles manifestations à l'encontre du ministère de l'EN. Les dates ? Le 26 février, le 5 mars. Encore deux jeudis qui promettent d'être houleux sur tout le territoire (avec 85 universités, ça fait beaucoup de monde et ça concerne toutes les grandes villes du royaume, même s'il reste encore une quinzaine d'établissements qui n'ont pas encore rejoint la contestation). Autre manif prévue : le 10 mars. Tiens, ce n'est pas un jeudi, mais un mardi.
Les universitaires sont têtus et cette fois-ci la coordination nationale a voté également l'abrogation de la LRU (autonomie des universités). Les vingt établissements qui sont autonomes depuis le premier janvier (eh oui, il y a des suicidaires de partout) vont se trouver en grande difficulté. Comment retrouveront-ils leur statut d'avant la LRU si celle-ci est abrogée ? Excellente question à laquelle je ne saurais répondre.
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21 février 2009 6 21 /02 /février /2009 11:09
En Guadeloupe, les négociations entreprises pour l'augmentation des salaires ont échoué. Le patronat refuse (qui s'en étonne ?) de verser plus de cinquante euros. Alors qu'il en est réclamé 200. Le roi et ses ministres ont pourtant préconisé de prendre des gants et de satisfaire les revendications salariales.
Tout n'est pas encore perdu : les négociations reprendront la semaine prochaine avec les envoyés du roi. Espérons que nos compatriotes obtiennent gain de cause ! Si ce n'est pas le cas, la Guadeloupe s'enflammera encore et ça bardera plus que jamais.
Quand donc les patrons comprendront-ils qu'on ne peut éternellement brimer les salariés et qu'il s'agit de rétablir la paix sociale avec seulement un tout petit effort côté portefeuille ?
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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 13:46
Il est de bon ton de dépouiller par tous les moyens le consommateur. Les centrales d'appel (hotlines en bon français) se voient imposer par la loi une décote. Sans cette loi (LME) votée en août dernier, les services téléphoniques seraient encore et toujours surtaxés. La loi est entrée en vigueur le 1er janvier.
Le problème, c'est que ces entrepreneurs assoiffés de gains importants renâclent. Ils ont demandé bien évidemment un temps d'adaptation. Une année, ce qui leur a été refusé. Ils n'ont que quelques mois devant eux, sinon gare au gendarme. Car ils seront surveillés.
Face à l'entêtement du royaume (les députés sont sensibles aux doléances de leurs ouailles, les associations de consommateurs ont lutté pied à pied), il faudra bien qu'ils en passent par là. Alors, ils ont tout de suite gémi qu'il y aurait forcément des licenciements (environ 10000). A cela s'ajoute les difficultés techniques, ont-ils encore opposé à cette réforme. Bref, ils sont à plaindre car il faudra également trouver "un nouveau modèle économique" et ce qu'ils proposent, c'est bien sûr de répercuter sur la redevance mensuelle des consommateurs le manque à gagner. Vous ne vous rendez pas compte, il leur faudra trouver d'autres financements pour leurs clients.
Bon, un pas a été fait, mais n'attendez pas demain une facture téléphonique allégée.
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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 13:29
... pour la Guadeloupe, telle est la hauteur de l'effort du royaume a annoncé le roi.
Apparemment sa tactique de désamorçage fonctionne puisque cette dernière nuit a été bien plus calme que les précédentes : aucun magasin n'a été pillé ou incendié. Il y a eu quelques accrochages entre forces de l'ordre et manifestants mais rien de comparable avec ce qui s'était produit ces jours derniers.
Ces 580 millions sortis encore de son chapeau de magicien (un puits sans fond  ? ou sans fonds ?) permettront aux 45000 guadeloupéens crevant la misère de percevoir la quasi totalité des 200 euros qu'ils réclamaient.
Le roi est magnanime, non ? Pourtant nos compatriotes criaient et gesticulaient depuis plus d'un mois et il avait omis de prêter l'oreille à leurs récriminations. Volte-face donc, mais bien tardive. Et qui, pour l'instant, n'est qu'une promesse. Sera-t-elle suivie d'effets ? Ces mesures ont leur pendant qui n'a pas l'heur de plaire au patronat. Il y a contrepartie car le patronat devra participer à l'effort du royaume.
Dans sa grande bonté, le roi se rendra sur l'île au mois d'avril. C'est fou ce qu'il se déplace... Ces perpétuels va et vient d'un bout à l'autre de la terre devraient l'épuiser. Non, pourtant il affiche une forme olympique (qu'il entretient par une petite course matinale). Au fait, il a enfin pris conscience de la dimension sociale de cette rébellion : il n'est jamais trop tard pour reconnaître sa bêtise.
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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 10:01
... systématiquement que, sans réformes, le royaume va à sa perte, une partie de la population a été convaincue. Pas étonnant donc que le roi continue à marteler qu'il maintient le cap des réformes. Cette intransigeance de point de vue induit encore plus que la population ne soit pas dans son entier contre les réformes. Même si cette intransigeance commence à rebuter une partie des non-opposants aux réformes.
Droit dans ses bottes, le roi ? Plus que jamais. Il n'est pas pire imbécile que celui qui ne sait pas changer d'avis. Qu'il faille des réformes, certes, on veut bien l'admette, ce qui est contesté parce que légitimement contestable, c'est la méthode. Apparemment, la lecture de Descartes est le livre de chevet du roi. Sauf qu'il n'y a pas découvert le pouvoir de la modulation selon les événements. Etre cartésien, c'est bien. S'entêter comme une bourrique refusant de mettre ne serait-ce qu'une seule patte sur le pont, c'est un non-sens.
Le roi gouverne à la petite semaine. Il n'a pas su étudier en profondeur les répercussions de la crise financière. Ancré dans ses idées (qu'il pique à ses conseillers occultes), il s'enfonce un peu plus chaque jour dans le bourbier de la révolte. Les mesures annoncées ne profiteront guère aux plus démunis (le chèque emploi service) qui n'ont guère les moyens de se faire aider. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Mais révélateur d'une étroitesse de réflexion impardonnable.
Le monarque s'entête et s'enferre. Hélas, s'il ne précipitait pas le royaume dans le chaos avec sa manie d'avoir toujours (selon lui) raison, on en rirait. Hélas, la courte vue obscurcie par l'entêtement fera que la révolte grandira. Les mois à venir ne seront pas de la tarte sur le plan social. Ou il renoncera à garder le cap ou la rue s'enflammera. La misère grandissante, le chômage qui augmente, les prix qui s'affolent, les assiettes de moins en moins remplies, tout ce qui va mal et qui n'est pas pris en compte sont les moteurs qui poussent à bout ceux qui n'en peuvent déjà plus.
Bis repetita placent....
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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 09:50
La ministre de l'intérieur a envoyé de nouveaux renforts en Guadeloupe. Normal : il y a encore eu des coups de feu cette nuit. Donc, nos escadrons de gendarmerie sont sur le terrain pour endiguer la nouvelle montée de violence.
Hier, le roi a dit qu'il recevrait aujourd'hui les élus guadeloupéens. Un peu tard, non, après un mois de grève ? Et nous sommes aujourd'hui, ce lendemain tant attendu par nos compatriotes. Le premier ministre a déjà annoncé que ce qui serait accordé serait très proche des revendications exprimées. Début de désamorçage ? Sans doute. Le passé a déjà montré que nos insulaires ne baissaient jamais leur garde, quitte à essuyer des tempêtes catastrophiques. Ils savent ce qu'ils veulent tout comme ils savent insister. Si le roi est jusqu'auboutiste, eux le sont encore plus. C'est donc un bras de fer qui s'est engagé pour que cesse les dysfonctionnements si aisément pratiqués par un petit nombre. Il faut non seulement céder aux pressions financières, mais surtout entreprendre un grand ménage des usages locaux. Eh oui, si le roi ne veut pas que l'île s'embrase à nouveau et fasse tache d'huile, il va devoir fourrer son nez dans les magouilles des békés. Ca risque de sentir très mauvais, mais ce n'est qu'à ce prix-là que l'insurrection n'aura pas lieu. Nos insulaires méritent qu'on ne les abandonne pas à leur sort d'ex esclaves d'hier, mais également qu'on ne laisse pas, aujourd'hui,  quelques uns réinstaurer un esclavage plus abominable encore.
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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 20:09
J'ai failli louper bêtement l'allocution du roi au peuple. Sa voix, reconnaissable entre toutes, a tut d'un coup agressé mes oreilles distraites. j'ai laissé en suspens ce que j'étais en train de faire pour concentrer toute mon attention à ce qu'il disait.
Les mesures concernent des millions de gens, c'est vrai, et c'esst bien. Cependant, même si les coups de pouce en direction des plus démunis (des plus fragiles dit-il) sont à accueillir comme une avancée sociale importante, le cap des réformes est maintenu. Pas question de lâcher prise pour le roi qui préfère s'entêter plutôt que de céder, au moins temporairement, sur ses préceptes réformistes. Il sait pourtant que demain les universités battront le pavé partout en France. Enseignants, chercheurs, étudiants, personnels de l'Education Nationale se rassembleront pour manifester leur désaccord sur le démantèlement programmé unilatéralement.
Le roi oublie un peu trop vite, même si le ton est ferme et semble convaincu, même s'il se dit responsable face au royaume qui l'a couronné, qu'à fâcher les uns et les autres il risque gros. Très gros même. On ne piétine jamais impunément la fierté de ceux qui travaillent, on ne mésestime pas impunément ce qui fait la grandeur de notre pays. L'éducation est le pilier de notre société. A vouloir la balayer d'un revers de main, sans aucun égard, avec condescendance, la colère ne peut que s'accentuer.
La lutte ne fait que commencer.
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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 19:40
Un syndicaliste guadeloupéen est mort, abattu par balles. UN de trop. Pourquoi toujours attendre une bavure mortelle pour repenser la question du problème soulevé ? Ces gens-là, des compatriotes lointains mais proches parce que partageant avec nous une seule et même nationalité à défaut de partager le même sol, désespèrent car la vie est trop chère pour la plupart d'entre eux. Il semble même que les prix soient multipliés à peine débarquées les marchandises en provenance de la métropole. C'est toujours le même esprit de lucre qui anime les possédants. Pas de pitié pour les pauvres. Un taux du chômage bien plus important que dans l'hexagone. Des jeunes à 60% sans emploi. Comment cette île ne serait-elle pas la proie de la révolte ? Tous les ingrédients d'une crise y sont rassemblés. Le pouvoir est aveugle, refuse de prendre en compte les desiderata légitimes de ses ressortissants d'outremer. Sa surdité aux cris de colère a enflé celle-ci car comment répondre à la sourde oreille si ce n'est en hurlant encore plus fort ? L'autisme des responsables politiques engendre la violence que l'on sait. Serait-ce parce que nos compatriotes ultramarins n'ont pas assez de valeur aux yeux du royaume pour qu'on s'arrête quelques secondes à considérer des états de fait et tenter d'y trouver des remèdes ? La morale devrait prendre le pas sur l'intérêt, mais c'est l'inverse qui est pratiqué. Le profit est le dieu de ce siècle depuis la seconde moitié du précédent. C'est la course aux bonus de toutes catégories. Alors, piétiner silencieusement les revendications fait partie de moyens employés pour nier des évidences et surtout les souffrances d'un peuple pauvre parmi les pauvres.
Le mort d'un homme n'est jamais totalement inutile car elle bouscule l'ordre établi. C'est une mort de trop qui secoue les élites, obligées enfin de se remuer les fesses pour que ça ne dégénère pas davantage. Nul doute que des solutions acceptables seront extirpées des cerveaux pensants du royaume pour éteindre l'incendie que l'incurie méprisante a su provoquer.
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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 12:44
... à la Guadeloupe.
Il n'y a pas qu'à Paris que des manifs de soutien aux îles sont organisées. En Provence également. Ces français venus s'échouer loin de leur propre littoral sont inquiets de la tournure qu'ont pris les événements. Inquiets et plus qu'inquiets parce que la grève qui mobilise la majorité des habitants de la Guadeloupe peut très mal se terminer et que là-bas, ils ont encore leur famille. Ils ont migré jusque dans l'Hexagone, justement parce qu'ils n'avaient pas les moyens de vivre et de faire vivre décemment leurs familles. Choisir l'exil parce qu'on y est contraint, ce n'est pas la même chose que s'exiler pour des raisons moins vitales (tourisme, villégiature, vacances prolongées, besoin de voir ailleurs...).
Le 21 février, la Provence sera le théâtre d'une manifestation de soutien inconditionnel aux îles, parce que la misère y est trop grande, parce que ceux qui vivent près de la méditerranée sont solidaires de leurs frères coincés en Outremer sans espoir d'une vie meilleure, parce que cette crise est déclenchée par des problèmes qui durent depuis trop longtemps.
La seule réponse du royaume a été d'expédier des gendarmes supplémentaires. Et on voudrait que le paysage idyllique des îles le soit véritablement ?
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