Ce n'est pas une tempête dans un verre d'eau. C'est un coup de tonnerre qui siffle la fin de la récréation. Je n'ai pas envie de commenter comme tout le monde ce qui est une sale affaire. D'autant que l'on peut se repaître de cette sordide histoire en zappant de chaîne en chaîne. Une fois de plus, le dernier potin est sur toutes les lèvres, les journaux ne font que se focaliser dessus. C'est toujours la même rengaine qui reprend en couplet le discours identique d'un commentateur à l'autre.
Bref, la bombe fait grand bruit au point que la déflagration ne cesse de retentir à toutes les oreilles. C'en est tellement assourdissant que je préfèrerais ne plus rien entendre. Ah pouvoir se boucher les oreilles pour s'abstraire de ce monde qui se complaît dans du traîne-misère lamentable. Et piapiapia, et piapiapia, et piapiapia. Il y a comme un relent nauséabond d'arrière-cour jamais nettoyée où s'entassent toutes les ordures.
Je n'ai pas envie d'en parler. Parce que c'est grave. Je n'ai pas envie de m'en gausser. Parce que c'est dramatique. Il semble échapper à beaucoup que cette mésaventure étalée à longueur de une, en caractères bien gras, sur laquelle tout le monde s'attarde avec beaucoup de complaisance, fait courir le risque d'ébranler le monde politique. Surtout chez nous. Comme si nous avions besoin qu'on ajoute une couche bien épaisse sur quelque chose dont nous ne savons pas grand grand chose. Tout reste en suspens.
Non je ne dirai pas que sortir de sa salle de bains en tenue d'Adam est anormal, ni qu'une donzelle peut être effrayée par une vision pareille, qu'elle a pris ses désirs pour des réalités et que l'individu en cause n'a peut-être tenté que de l'empêcher de faire un scandale. Non, je ne parlerai pas de complot pour empêcher qu'il ne soit le concurrent du roi. Je laisse cela à d'autres. Je dirai seulement que c'est un séisme dont on ne mesure pas encore ni l'amplitude, ni les conséquences.