Entreprendre d'ôter tout ce qui, au quotidien, faisait la vie de Cachou. La litière vidée, lavée, sa gamelle rose en forme de coeur, la pelle pour vider la caisse, la litière donnée à Céline, les boîtes de pâtée, les croquettes... Les médocs donnés au véto, les seringues (Mairie) et les aiguilles à liquider (pharmacie)... Ca me fend le coeur. Mais si je n'efface pas rapidement les traces de cette vie derrière moi, je vais ruminer. J'ai des larmes qui coulent, silencieuses. Oui, je l'aimais vraiment. Elle était une compagne du quotidien. Et surtout, elle me replonge dans les deuils précédents. Il y en a tant eu au cours de ces dernières années : Hugo, Papa, Serge, Maman, Edouard, et puis encore tout frais le décès de Bertrand (un an déjà). Des deuils qu'il faut affronter mais dont le souvenir est toujours trop proche. Les souvenirs remontent et affluent, incontrôlables, se bousculent et bouleversent.
La mort, cette compagne de la vie, la seule qui soit fidèle et qui nous meurtrit. Elle nous surprend toujours par sa violence. Rien ne nous y prépare : on l'ignore superbement, faisant fi de toute logique alors que chaque jour qui passe la fait plus proche. On voisine avec elle en la niant. Et quand elle débarque, nous sommes meurtris.
Pleurer pour un chat ? Ridicule ? Sans doute. Mais pourquoi ne pas se laisser envahir par les souvenirs encore frais de tout ce que fut ce compagnonnage ?