Je rêvais d'un autre monde, un monde idéal où la guerre ne serait qu'un récit d'une lointaine légende, transmise de bouche à oreille, génération après génération, grâce aux seuls survivants d'un monde révolu. Il n'y aurait plus de système établi, plus de politiques dominateurs et menteurs. L'argent n'aurait plus la valeur fallacieuse mise en place par quelques esprits corrompus, inspirés par la puissance de l'ordre établi par eux. Plus de migrants fuyant les atrocités perpétrées par des fanatiques religieux ou politiques, plus de camps de réfugiés, plus de roms ostracisés. Plus d'enfant échoué sur une plage, la tête dans le sable.
Je rêvais d'un autre monde où la nature ne serait pas polluée, où les hommes vivraient en harmonie avec les éléments, Oui, un autre monde où l'homme, conscient des richesses de la terre, préserverait cette nature sans laquelle il ne peut vivre.
Je rêvais d'un autre monde où la réalité ne serait que rires, où les larmes seraient bannies. Un monde où toute naissance n'aboutirait jamais à la mort, où l'enfant atteindrait la maturité sans souffrance, un monde idéal, ignorant tout de la misère, de la maladie, où chacun serait à sa place en ne regardant pas l'autre avec méfiance ou envie, où, quelle que soit l'origine ethnique, la couleur de la peau ne serait plus un critère de sélection. Un monde dont la réalité ignorerait jusqu'à la possibilité qu'autre chose, à son opposé, puisse exister.
Je rêvais... Je rêvais... Que faire d'autre pour échapper à ce monde clos et sordide, tournant autour de lui-même, cultivant ses tares plutôt que de les éradiquer, préférant le lucre à la solidarité, entassant l'argent et captant le pouvoir pour asservir l'humanité...