Voilà ce que le ministre de l'identité nationale et de l'immigration vient de dire pour répondre à ses détracteurs européens. Une sacrée phrase qui en dit long sur la morgue de nos gouvernants. Comme si nous étions exceptionnels, et surtout pas de fieffés conservateurs.
Chez nous, hélas, on a toujours raison même quand on a tort. Et peut-être même surtout quand on a tort. La communauté européenne regarde d'un sale oeil la politique d'expulsions des Roms (pudiquement, on dit retours volontaires) et n'oublie pas de faire savoir sa réprobation face à ce qu'elle considère comme une mesure raciste pur jus, rappelant des heures sinistres pour tout le monde. La mémoire de cette époque est encore fraîche car elle ne remonte pas à un siècle. Ce ne sont pas les historiens qui montent au créneau, mais les politiques, stupéfaits de l'audace française.
C'est tout de même étrange que personne n'établisse pas encore le parallèle entre la guerre Palestine-Israël et cette radicalisation politicienne. Ne s'agit-il pas là, au fond, de la même chasse aux sorcières ? Des deux côtés, on parle de droit, on invoque la sécurité. De chaque côté on entretient la légende que c'est l'autre qui pose problème. Alors que les problèmes deviennent des conflits durables faute d'entente et de compromis. Cherchez l'erreur : la mise au pilori d'une population se justifie au nom de la sécurité. Comme si ces autres étaient tous responsables de toutes les misères, de toutes les exactions, de tous les problèmes de la société.
Cette politique de bas étage est révélatrice du manque d'imagination et du conformisme d'une droite à bout de souffle, qui s'épuise en manipulations malsaines alors qu'elle cherche à retenir l'attention et surtout les voix des électeurs. Il faudrait qu'elle songe à se reprendre et reconsidère ses récentes prises de position qui ne peuvent que lui valoir non seulement des reproches justifiés mais également un échec cuisant dans les années à venir.