Hier, j'ai écouté Thomas Piketty. Fort instructif. N'ayant pas étudié l'économie, je pars de mon simple bon sens pour émettre une opinion qui, à mes yeux, est valable. En écoutant cet économiste, non seulement je comprends bien mieux de quoi il ressort, mais aussi il me conforte dans mes idées.
L'intérêt de l'entendre, surtout dans un temps très bref, est qu'il explique clairement et sans schéma intellectuel abscons. Ainsi j'ai appris hier qu'historiquement, la France, l'Allemagne avaient vu leur dette d'abord étalée dans le temps, puis purement et simplement abandonnée. Certes, nos pays sortaient de la seconde guerre mondiale. Cependant, ils avaient des créanciers. Mais au nom de la reprise économique, l'effacement de la dette permettait leur redémarrage économique, et par voie de conséquence, celui des autres pays. C'est encore plus vrai aujourd'hui.
Selon Piketty, la dette de la Grèce aurait dû être gommée il y a six mois. Et ce sont donc six mois de retard. Alors que la reprise économique était entamée, l'entêtement de l'Europe (France et Allemagne en tête, ces ingrates) inverse le problème. Ce retour de manivelle enfonce ce pays de plus en plus loin dans la débâcle.
En outre, en période de récession, augmenter les impôts est à l'opposé de la politique économique à mener. La politique d'austérité a transformé la crise financière privée venue des Etats-Unis en une crise de la dette publique.
Qu'attendent donc ces pays, alors que la crise grecque enfonce l'Europe toute entière dans le marasme, pour se décider une bonne fois pour toutes ? La catastrophe ultime ? Pour que toute l'Europe se voit damer le pion par les États-Unis, la Chine, l'Inde ?
Si les États-Unis ont sorti la tête du trou, c'est parce qu'ils ont utilisé la planche à billets. Zéro inflation est nuisible alors qu'un peu d'inflation (selon Piketty) permet en quelque sorte de spéculer... sur l'avenir.
En bref, si on ne libère pas la Grèce du fardeau qu'on lui impose par absence de réflexion intelligente, non seulement elle s'enfoncera de plus en plus, mais surtout, inexorablement, entraînera dans son sillage ses partenaire européens. Avouez tout de même que c'est un peu fort de café et que nous sommes (et pas qu'en France) dirigés par des branquignolles.