Dès le 1er janvier, afin que l'année se déroule sous d'heureux auspices, on nous a concocté quelques augmentations pas piquées des hannetons. Normal, c'est comme ça depuis des décennies : et hop, le saut de puce accompli entre le 31 décembre et le 1er janvier suivant doit nécessairement être synonyme de revalorisations radicales. Voici donc la nouvelle sauce à laquelle nos avoirs vont être améliorés.
Le Smic est revalorisé de 0,8 %. A tant qu'à faire d'être chiches, autant faire prévaloir la minoration maximale. C'est en effet royal, puisque les smicards verront le salaire horaire passer de 9,53 à 9,61, donc, o,08 centimes en sus. En brut, of course ! C'est d'une générosité sans égale. Précisons qu'il s'agit de la semaine de 35h (ça fait vraiment pas derche). Avec un brut mensuel de 1457,52 (contre 1445,38), soit un bénéfice de 12,14 par mois (bruts), il suffit de retirer les différentes contributions, (CSG, CRDS, SS, complémentaire...). Ces quelques pourcentages en moins (et là, je préfère ne pas calculer le net) rendent caduque ladite augmentation salariale. De ce net, il y a tout le quotidien, le gaz, l'électricité, le loyer, les impôts (revenu, local et - pour quelques uns - foncier). Plus tout le reste. A la sortie, une augmentation inutile puisque tout le reste augmente dans une proportion bien plus grande (assurances et autres obligations financières).
Les allocs familiales seront désormais modulables selon les revenus. Ce qui me semble une mesure d'équité quand on sait combien entre les bas et les hauts salaires la différence est criante. Les différentes prestations sociales sont revalorisées de 0,7.
Le RSA est augmenté de 0,9. A peine un coup de pouce réel. Je vois mal deux adultes et deux enfants vivre avec de 1069,53 à 1079,14 (brut évidemment), même s'ils bénéficient des allocs logement et d'éducation.
La taxe sur le télévisuel augmente de 3 euros et atteint le seuil de l'insupportable pour les moins bien lotis, à savoir 136 euros. C'est un peu cher payé pour des programmes idiots, sans saveur et débilitants.
Les retraités ne sont pas oubliés. Selon qu'ils auront des revenus en-dessous de 13900 (une personne seule) ou en deçà, la CSG sera de 3,8 (taux réduit) ou 6,6 (taux plein). Je ne voudrais pas médire, mais taxer les retraités de cette manière, même si je conviens qu'ils doivent participer à l'effort national, me semble parfaitement injuste : qui ignore qu'entre actifs et retraités le fossé s'étend ? C'est donc la double peine qu'on leur impose. D'autant qu'à partir du 1er janvier, le revenu fiscal de référence n'est plus le montant de l'impôt sur le revenu, mais le montant déclaré. C'est donc ce montant hors impôts qui servira à calculer le montant de la CSG. Qui a dit que les vieux étaient riches ?
Prendre le train coûtera quelque 3 % de plus (taux avalisé par le gouvernement). C'est fou ce que ça donne l'envie de voyager ! Le timbre augmente également : il se prend une calotte de 0,10 du jour au lendemain. Bon, d'accord, avec Internet, on n'écrit plus guère (mais il reste un certain nombre d'obstinés qui refusent les prélèvements et autres méthodes bien peu catholiques et qui préfèrent régler via la poste leurs charges). Sans compter les touristes qui défilent un peu partout et expédient force de cartes postales à travers le monde. On sait où va le bénéf.
Bref, je pourrais continuer ainsi pour tout le reste, mais ça finit par me donner le vertige. De toute façon, vous êtes déjà au courant (il faudrait être zombie pour ignorer ces cadeaux de début d'année).