... de la préparation de Noël. Et je m'en contrefiche. J'avoue que ces fêtes imposées par le calendrier m'agacent fortement. Il y a longtemps que je ne sors plus la crèche et les santons. Je sais approximativement dans quel placard ils sont rangés. J'ai la flemme. La raison : les enfants sont installés dans leur vie depuis quelques années déjà. Qu'auraient-ils à faire de vieux parents qui, plus tard, deviendront vraisemblablement une charge ? Une perspective qui n'a rien de bien joyeux car on ignore tout de ce que nous réserve l'avenir.
Je me plie, depuis quelques années, à certains rites, mais je reconnais que je n'ai pas franchement envie de partager le foie gras et la sacro-sainte bûche. Pendant que nous festoyons, il y a des enfants qui n'ont rien, des adultes qui vivent dans la rue. Je serais plus utile en faisant comme l'armée du salut ou les petits frères des pauvres. Quand je fais le marché, je croise souvent une jeune fille avec un bébé. Elle n'interpelle personne, ne tend pas la main, n'a pas de sébile, mais elle est là pour qu'on lui donne quelque chose. Alors j'ai pris l'habitude d'acheter des fruits pour qu'elle ait quelque chose dans le ventre. Elle ne dit rien mais sourit. Quel sourire ! A vous chavirer le cœur.
Est-ce le froid ? je ne la vois plus. Est-elle partie ? A-t-elle trouvé un endroit où elle est au chaud ? A-t-elle trouvé du travail ? Je n'en sais rien. La reverrais-je ? Je n'en sais rien.
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