Effectivement, cette période est un entre-deux institutionnel : Noël et le 1er de l'an. Est-ce synonyme de trêve ? je ne le pense pas. Il semble bien que ceux qui grognent depuis longtemps ont participé aux festivités de Noël sur le terrain. Une préférence marquée pour la mobilisation plutôt que l'adhésion aux festivités traditionnelles. L'époque est légèrement froide (on a connu des hivers nettement plus pénibles côté températures), ce qui ne fait pas reculer les revendications (légitimes quoi qu'en pense l'élite gouvernante). En se constituant en groupes résistants, les manifestants - qui ont mangé du bout des doigts au-dehors pendant la nuit de Noël - réaffirment leur volonté de s'opposer à la réforme des retraites. Oui, ce sont des résistants. D'un genre nouveau, admettons-le. Ont-ils raison ? Ont-il tort ? Ni l'un, ni l'autre. Ils sont là pour dénoncer des manœuvres politiques mal ficelées et qui seront néfastes pour nombre d'entre nous. Alors soyons compatissants et surtout solidaires de ces hommes et femmes qui sacrifient leur confort pour ceux qui restent au chaud chez eux. Parce que leur combat est aussi celui du plus grand nombre, et surtout, pour l'avenir des générations futures.
Je sais, je vais à contre-pied de nombre de personnes. Mais est-ce là l'important ? je ne le crois pas. En revanche, il me semble nécessaire de soulever des controverses afin que le débat n'en soit que plus ouvert. Je ne parle pas de référendum, mais de colloques ouverts à tous sans discrimination : selon vous, les experts nommés par le gouvernement sont-ils crédibles ? Qui peut faire foi de leur engagement impartial ? Sur quels critères asseoient-ils leurs commentaires et décisions ? Qui est l'arbitre ? Sont-ils plusieurs ? Le 1er ministre n'est-il qu'un fusible ou partage-t-il vraiment le point de vue présidentiel ? Le successeur de Delevoye est-il très marqué à droite ou bien sympathise-t-il avec la gauche ?
Je pourrais persévérer à questionner parce que je n'ai aucune réponse valide à proposer. Toujours est-il qu'il serait temps, malgré nos différents, de nous poser certaines questions car l'avenir de notre pays est en jeu, et pas seulement les retraites revues et corrigées à la sauce ni droite, ni gauche. A toujours tout accepter sans piper mot, nous sommes piégés par nous-mêmes et par notre indifférence vis-à-vis des autres. Secouons, pour une fois, le cocotier pour que les fruits en tombent, quitte à nous assommer. Ce n'est pas nous qui sommes sur la sellette, mais les générations futures. Allons-nous les laisser dans un gouffre où tout sera englouti ? Ou bien voulons-nous que notre système de prise en charge de la santé et, par contrecoup, des retraites soit encore présent dans les années à venir ? Avons-nous perdu tout le sens du combat ? Avons-nous capitulé parce que l'âge nous interdit de bousculer les interdits ? N'avons-nous pas conscience que ce qui se joue est bien l'avenir, et non le présent immédiat ? Et que cet avenir n'est pas le nôtre ?