Avez-vous noté comme moi que des publicités nouvelles apparaissent à la télé ? Ben oui, il y a innovation dans ce domaine. Non, il ne s'agit pas de parfums ou d'une saucisse quelconque. Le plus étrange, c'est qu'autrefois ces organismes qui lancent aujourd'hui des appels du pied s'en gardaient bien. Sans doute parce qu'ils avaient leurs donateurs attitrés.
Non, aujourd'hui, l'épidémie des appels aux dons s'étend à des organismes bénévoles. Tiens, par exemple, les sauveteurs en mer, qui prennent sur leur temps de travail pour affronter les éléments quand un bateau est en perdition dans des eaux déchaînées. Et ce ne sont pas les seuls. Les bénévoles sont de plus en plus nombreux à se préoccuper des problèmes de la nation, sans aucune aide de l'état. Ce sont donc des associations de gens comme vous et moi qui donnent de leur temps pour répondre aux appels de détresse. Mais ils ne sont pas les seuls à "communiquer" par écran interposé et rappeler à tous qu'ils sont là pour donner un coup de main. De plus en plus d'associations se mettent au service des plus démunis et le font savoir en lançant un appel à la générosité des citoyens.
Mais pas seulement, également par courrier, comme le Secours Catholique dont on ne sait comment ils ont obtenu notre adresse. Je comprends les associations caritatives, mais nous ne sommes pas qu'un portefeuille qu'il faut vider de sa substance. Nous aussi nous avons des problèmes à régler, tout particulièrement celui du quotidien. Et l'argent qu'on dépense, ce n'est pas pour des fanfreluches. Qu'imaginent-ils ? Qu'on ne peut que répondre et distribuer ici et là telle somme ou tel montant ? Oui, je comprends, et si j'étais millionnaire, je m'empresserais de distribuer à droite à gauche pour défalquer des impôts (puisque sur X euros, on a une déduction de 60%). Un système imbécile, car après tout, en donnant des vêtements, des instruments de cuisine, des meubles et que sais-je encore à ces associations qui se préoccupent au plus près des démunis, redistribuent contre quelques euros à peine à ceux qui ont de vrais besoins, on fait davantage œuvre utile. Si l'on donne à manger à un individu qui tend la main au coin de la rue et qu'il l'engloutit, c'est mieux que de lui octroyer une obole qu'il dépensera en bière ou vin de piètre qualité. Bizarrement, ils ne se posent pas la question de savoir si nous avons déjà des dons à des œuvres tout aussi utiles que la leur.
Ces appels du pied ont quelque chose d'indécent : vous recevez par ce même courrier un petit cadeau type stylo, agenda, calendrier.... Certes, c'est normal d'aider ceux qui sont dans le besoin, mais il vaut mieux donner de son temps, par exemple, en faisant du soutien scolaire, en visitant les personnes âgées afin de briser leur solitude et leur apporter un peu de joie, en s'inscrivant aux Resto du Cœur...