... Quand un individu s'empare du pouvoir et s'y maintient, on devine aisément qu'il s'agit d'un super dictateur. Eh bien oui, Poutine est un dictateur qui n'hésite plus, non seulement à retenir en prison un certain Alexeï Navalny, mais là, parce que cela le dérange, à faire taire les ONG. Notamment l'ONG Mémorial qui se bat depuis des années contre le récit déformé de la Russie. 

L'accusation "agent de l'étranger" est usée jusqu'à la corde. Et c'est via le biais de la cour suprême que l'arrêt est tombé. Chaque fois qu'un individu, un journaliste, un écrivain, une ONG osent dénoncer les malversations étatiques et  ses mensonges, la sentence tombe.

Les motifs à son encontre, ce sont les enquêtes que cette organisation mène qui dérangent le pouvoir : elle enquête depuis trente ans à propos des purges soviétiques. Mémorial a été créée notamment par le dissident Andreï Sakharov.

La mainmise sur le pouvoir par un seul homme est un symptôme révélateur de la véritable ambition hégémonique dont le récit se doit d'être déformé avec outrance, taisant les exactions commises, les purges, les emprisonnements...

Je n'ai jamais souhaité à qui que ce soit de tomber en disgrâce, mais là, je ne cache pas que, lorsque Poutine aura disparu de la scène, j'espère que les Russes retrouveront une vie sans oppression, ouverte sur le monde extérieur et que c'en sera fini des méfaits étatiques et de l'opacité induite par la dictature.

On vit bizarrement et le ras-le-bol se fait de plus en plus sentir. On nous avait promis que le vaccin était "la solution". Manque de bol, il faut se faire piquouser de plus en plus. Après la 3ème injonction se profile une 4ème. A cause des variants qui s'entêtent à échapper au vaccin plus rapidement que prévu. Comme quoi les prédictions, on devrait les taire, sauf certitude absolue. En fait, on vit dans une sorte de brouillard permanent et on ne voit pas un avenir sans contrainte se rapprocher. Bien au contraire, il semble que nous soyons condamnés à sauter d'une vague à l'autre, avec un répit rétréci entre chacune d'entre elles. Un avenir serein qui s'éloigne de plus en plus et nous sape le moral...

Soyons sans illusion, après la 4ème, il y en aura d'autres, la 5ème, la 6ème, voire d'autres encore. Difficile alors de se concentrer sur un avenir de plus en plus incertain, ou tout du moins qui semble désireux de s'éloigner, juste histoire de nous donner une leçon.  Vivre coincé entre quatre murs, vivoter sans vraiment d'activités, comme si les rêves étaient partis très loin. Comment faire des projets puisque le présent nous emprisonne ?

Alors qu'envisager ? Se trouver devant un mur aveugle n'a rien de bien attrayant puisqu'on ne peut savoir ce qu'il cache. Il faudrait pouvoir l'escalader et regarder au loin. Impossible de s'évader ne serait-ce que quelques petites secondes... juste histoire de garder le moral... ou faire semblant de n'être pas perturbé.

«J'ai une approche traditionnelle : une femme est une femme, un homme est un homme. J'espère que notre société a une protection morale interne, dictée par nos confessions religieuses traditionnelles (...) contre cet obscurantisme»

On ne peut être plus clair. Ah les moralisateurs... Non seulement le nouveau tzar de toutes les Russies entend maintenir sa politique répressive, mais voilà qu'il se mêle officiellement de la vie sexuelle des individus. On sait pourtant que la sexualité est génétique et que la morale ne peut empêcher les penchants homosexuels qu'il met à l'index. En avant la répression : il ne lui suffit plus d'enfermer ses opposants, voilà qu'il se mêle de ce qui ne le regarde pas. Plus réac, tu meurs.

Aurait-il peur de ce qu'il ne comprend pas ou refuse d'admettre ? Les censeurs sont souvent les plus pervertis, comme s'ils avaient peur de quelque chose qu'ils entendent réprimer, faute de le comprendre.

Eh oui, il ne change pas. Bien au contraire puisqu'il s'entête.  C'est vrai qu'il s'est toujours tout permis tant sa folie des grandeurs est inassouvissable. Bien que déchu par un vote en faveur de son adversaire, il persiste à parler d'une fraude massive. Son refus réitéré de fournir des documents à la partie adverse, alors qu'elle en a légalement le droit, quant à ce qu'il s'est passé le 6 janvier, est bien le signe de sa responsabilité personnelle dans cette invasion du Capitole. Son propre fils l'avait enjoint de faire "cesser cette merde", conscient que son paternel n'avait rien fait pour l'empêcher. Il avait vite compris que son père était le fauteur de cette attaque.

Mais quand on est naturellement déraisonnable, il est impossible d'arrêter un rouleau-compresseur d'une masse grouillante de tronches lessivées qui croient systématiquement aux mensonges proférés. Ah la folie des grandeurs, le droit de mentir éhontément et surtout, de masquer sa responsabilité dans des événements que lui seul avait le pouvoir de créer.

En bref, mal lui en a pris de ne pas intervenir pendant qu'il en était encore temps. Ses adversaires planchent sur sa responsabilité dans cette émeute inadmissible. Ils ont accès aux notes confidentielles propres à démontrer son inertie face à ce déferlement de violence. Tôt ou tard, il devra rendre des comptes. Tout comme ceux qui n'ont rien fait pour l'arrêter...

Pour avoir massé des troupes à la frontière de l'Ukraine, voilà que Poutine s'en prend aux européens qui, selon lui, se mêleraient de ce qui ne les concerne pas.  Ce tzar de comédie saumâtre a la prétention de reconstruire l'ancienne URSS.  Quoi ? est-ce si anormal qu'il ait cette volonté hégémonique ? Bien sûr que non ! Il se rêve en reconquérant, ni plus, ni moins. Ah le pouvoir... !

Ce fantôme de Staline entend régner en maître. Alors que les pays occidentaux prétendent le menacer de représailles si jamais il passait le pas au sujet de l'Ukraine en l'envahissant afin de la réduire à l'état de satellite poutinien, n'est pas pour lui plaire. En fait, il ne veut surtout pas que l'Ukraine intègre l'Otan. Parce que cela signifierait que les gendarmes de cet organe auraient le devoir de répliquer en l'affrontant.

Eh oui, c'est cela la politique :  "Je fais ce que je veux, tu n'as pas à t'en mêler. Si tu le fais, prends gare à tes fesses".

Tentative d'intimidation ? Menace en l'air ? Risque accru d'une confrontation ? Toutes les hypothèses sont sur la table...