Pendant quelques mois, tout le monde s'attendait à une révolution. Tout le monde était sur les charbons ardents, chacun y allait de ses hypothèses d'école, de ses supputations, de ses théories. Les plumes s'agitaient et les titres ronflaient. Les analystes politiques étaient en verve. Plus le temps passait, plus les langues y allaient de leur expertise. Peu à peu le portrait idéal se dessinait. Le microcosme était agité de tous les espoirs et de toutes les craintes. On se bousculait pour se montrer, on espérait faire partie du sérail.
Tout ce bruit dont l'issue était attendue se prolongeait. Quand enfin la sentence tomba. Oui, il y a bien remaniement mais minime. Le toilettage se réduit à un grand chambellan qui conserve ses prérogatives et à quelques départs. Le roi de l'ouverture, après des hésitations qui mettaient tous les prétendants sur le grill, a tranché. Le simulacre d'ouverture qui avait tant irrité les tenants du pouvoir absolu est résolu : le camp royal a retrouvé son unité sacrée.