Depuis quelque temps, j'écris moins, je m'absente longtemps. J'ai beaucoup râlé à propos de la notoriété répertoriée par ma plateforme. La curiosité faisant partie intégrante de ma personnalité et surtout des défauts inhérents à toute nature humaine, j'ai zieuté de temps en temps, vu mes silences prolongés, cette notoriété overbloguesque. Et aujourd'hui, je suis dans les bas-fonds. 8 de block-rank. Le pied.
D'accord ce n'est pas zéro pointé, mais atteindre ainsi le cul de basse fosse, je n'aurais jamais imaginé que cela me plairait. Ben oui, je ris. Parce que la notoriété n'est pas ce qui me motive. Et mes "écarts de conduite" (en clair, mes silences prolongés qui font chuter ma cote) sont bien la preuve que la vanité est ce qui guide un peu trop le monde. Je peux donc déclarer sans pudeur la fierté que je ressens d'être au trente-sixième dessous et de frôler le séisme total.
Certes, être perpétuellement aux aguets, scruter tout comme si on était sur le fil du rasoir, ratiociner à tout bout de champ à propos des événements du monde, requiert du temps, de la patience, une bonne dose suicidaire car il faut veiller à tout et oublier qu'on est des humains dont les besoins premiers consistent à dormir, manger et autres contingences bien terre à terre mais auxquelles nul ne peut échapper. C'est tellement épuisant qu'on finit par être dégoûté. On se demande ce qui a pu motiver un tel investissement. Les médias ne sont-ils pas là pour nous apporter en pâture les troubles de l'époque ? Ne sont-ils pas ceux qui doivent tout référencer afin qu'on puisse se faire une opinion ? Oui, bien sûr. mais le sentiment général est que les médias longent de si près le pouvoir qu'ils en oublient l'essentiel de leur métier. Ils sont, selon des opinions de plus en plus répandues, tellement carpettes que l'obscur du coin y met son grain de sel car ce qu'on lui sert ne lui convient pas.
Je suis, malgré moi, tombé dans cette soupe sulfureuse. J'ai dû me croire autre chose que le lambda ordinaire et j'ai fouillé jusque dans le ventre de la terre pour servir tout cuit, tout chaud, mes conclusions. Quelle prétention ! J'apprécie la facilité d'OB, son accessibilité, son pouvoir de diffusion. J'avais évité de me poser quelques questions essentielles. Etait-ce cela que je voulais ? Pas du tout. Je n'éprouvais que l'envie de vider mon sac. Mais très vite, la notion de notoriété a fait ressurgir le spectre de l'imbécillité navrante de la race humaine. J'ai levé mes boucliers contre ce BR que je jugeais absurde. Sans obtenir la satisfaction que j'en attendais. La fatigue aidant, le dégoût aussi, j'ai opté pour des interventions de plus en plus rares. Et c'est bien cela qui est chouette : j'ai réussi au-delà de mes espérances. On me relègue dans la cave des grands oubliés. Quelle saveur ! Quel délice ! Quelle joie de se savoir méconnu pour ne pas dire totalement inconnu. Je retrouve l'anonymat de mes débuts et cela me plaît. Et parce que cela me fait un plaisir indescriptible, je tiens à le faire savoir. Contradictoire ? Pas du tout. Dans le silence de la solitude, rien de mieux que l'ignorance.