28 mars 2010
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Hier, le NSD lancé il y a quelques mois par des internautes inspirés par l'exemple italien, s'il n'a pas fait chou clanc, n'a pas eu l'audience espérée. Ce jour est à marquer d'une pierre grise car si plusieurs villes ont participé sur tout le territoire, certaines n'ont rien fait pour mobiliser la rue. D'une certaine manière, après la manif du 23 dernier qui n'avait pas rassemblé autant de monde que d'autres manifestations organisées par les syndicats, qui aurait eu envie d'en découdre fût-ce sur le mode festif ? Il y avait eu les régionales où le parti du roi s'est pris une branlée incontestable (22 ministres en course, et aucun qui ait remporté une région). Que l'opposition rassemblée au second tour l'ait emporté largement alors qu'il y avait une abstention massive n'avait pas de quoi encourager ceux qui étaient restés chez eux à descendre dans la rue dont ils étaient déjà absents le 23 mars. Et puis, l'idée qui avait couru de blog en blog n'avait pas été relayée par les grands médias.
Qu'on le veuille ou non, une mobilisation des mécontents, des frustrés, des déçus, sans appui "officiel", chez nous, n'a aucune chance de remporter la palme (sauf s'il s'agit d'une révolution. Et encore... !). Et certains blogs avaient contesté la validité de cette entreprise. Parce que ce n'étaient pas eux qui avaient lancé l'idée. Voilà où on en est quand il faut bouger : seuls, apparemment, les "officiels" ont droit de regard et d'organisation (c'est vrai qu'ils disposent d'une logistique d'appareil forte). D'une certaine manière, il s'agit là d'une forme de déni de la propriété intellectuelle, en parfaite adéquation avec l'esprit du temps.
Certains journaux aujourd'hui relatent le succès relatif de ces rassemblements urbains où se croisent toutes les couches de la société et tous les âges, d'autres l'ignorent superbement. Comme si ce n'était pas assez important pour y consacrer quelques lignes. Encore la marque d'un mépris grandissant pour les citoyens. Encore du conformisme bien-pensant.
C'était une première. Et pour une première ce n'est pas mal du tout. Il y en aura d'autres, qu'on se le dise : le malaise social croît dangereusement.