Le mensonge semble être la coutume en politique. Il en est un qui est passé inaperçu et pourtant, il est démonstratif de cette pratique usuelle.
Lors du débat entre les deux finalistes, l'un d'eux a dit que les IUFM avaient disparu. Son adversaire n'a pas relevé. Alors que si les IUFM ne sont plus indépendantes, elles existent encore. A ceci près qu'elles ont été intégrées aux universités. Il existe d'ailleurs un démenti officiel, paru le lendemain. Passé inaperçu, cela va de soi. Or, si les IUFM avaient bel et bien disparu, il coule de source qu'il n'y aurait plus de formation des enseignants. Si cette contre-vérité n'est pas un mensonge, alors qu'est-ce ?
Un mensonge exemplaire de ce qui peut se dire quand il s'agit d'abrutir encore un peu plus les citoyens, insoucieux du devenir des formations professionnalisantes, parce qu'ils ne distinguent que ce qui les touche au plus près. Si, au lieu de se cantonner à ne voir midi qu'à sa porte, la masse populaire savait trouver l'information là où elle se trouve, elle ferait davantage de bons choix. La dérégulation de l'instruction est l'un des pivots pour toujours plus de destruction des lieux essentiels dont l'Education est le socle. Sans cette assise, il ne faut pas s'illusionner : ces acquis fondateurs de la république ne seront bientôt plus que des souvenirs. Certes, le nouvel élu entend remédier à ce travail de sape. Mais la conjoncture permettra-t-elle de mener à bien son projet ?