Ca va et ça vient, chaque jour apportant de nouveaux éléments. Les sondages sont surmultipliés et les sondés sont une masse exponentielle. Chacun y va de ses questions, de ses tests et de ses conclusions de ses enquêtes. N'en ont pas marre ? Moi oui !
Quand la cote de l'un descend, celle de l'autre fait une petite grimpette. De quoi satisfaire ceux des sondés qui préfèrent celui-ci plutôt que celui-là. Et puis il y a ceux qui se présentent et qui font cocorico avant même que les votes aient lieu. Ceux-là, pourtant, voient leur potentiel électoraliste baisser dangereusement pendant qu'un autre leur vole la place qu'ils briguent. Tout semble affaire de vocalises. Quand l'un tonitrue, d'autres la jouent moderato. Et c'est bien là où tout se joue : la voix sait ou ne sait pas se faire entendre.
Alors à quoi se jouera cette élection ? Tout semblait donné par avance. mais rien n'est jamais acquis avant le moment fatidique. On croirait presque que les prétendants l'ont oublié parce qu'ils se sentent - apparemment - investis. mais investis de quoi ? Et par qui ? C'est leur parole contre la nôtre. Ils pérorent à longueur de jour. Ils taclent leurs rivaux sans merci. Tout plutôt que de baisser sa garde. Alors ils s'empiffrent des sondages et font tout pour prendre l'avantage sur leurs adversaires. Ils sont dans l'arène et se comportent comme des gladiateurs sans pitié, affolés par le sang qu'ils font couler à profusion. Les petits mots sont leur glaive, les phrases injurieuses le filet dans lequel ils emprisonnent leurs adversaires. Triste spectacle d'une démocratie moribonde : rien ne sera épargné pour éreinter, démantibuler, faire crever les rivaux. On semble oublier qu'on a largement dénoncé la barbarie et ce n'est pas parce que le sang n'est que virtuel que ce n'est pas barbare ce comportement outré. Non, vraiment, la politique n'a rien de propre.