Boire du petit lait

Voilà une occupation satisfaisante, n'est-ce-pas ? Rien de tel que de beaux compliments pour que l'ego y trouve plus que son compte. La capitale de l'Europe est envahie par les grands de ce monde et surtout elle accueille le plus grand de tous, encore tout frais émoulu des urnes. Bienséance oblige, le roi lui a permis un bain de foule et un peu plus tard, s'est retrouvé à ses côtés, chacun planté devant un pupitre, face à un parterre sélectionné (peut-être). Combe des combles, l'hôte de marque a déversé tant de louanges sur le roi que celui-ci ne pouvait que ressentir un plaisir sans partage. Etre reconnu comme un initiateur créatif à la face du monde, que demander de plus ?
Bon, il faut bien le lui accorder, il a jeté très tôt sur le tapis des discussions l'idée de cette réunion des grands manitous mondiaux, poussé par l'urgence d'une crise sans précédent. On le savait depuis belle lurette, mais que ce soit le nouvel hôte de la Maison Blanche qui le proclame face aux caméras venues immortaliser l'instant (fragile), comment le roi n'aurait-il pas ressenti la plus grande des satisfactions puisqu'on caressait son ego dans le sens du poil ? Rien de plus humain, non ? Il a besoin de cette reconnaissance qui le hisse à un niveau qu'il n'aurait pas atteint sans cette foutue crise. Le voilà presque intrônisé sauveur de la planète. Bigre, ce n'est pas pour plaire à ses (nombreux) détracteurs qui, incontinent, sont remis à leur place. Plus d'un d'entre eux en fera des gorges chaudes et brocardera encore plus volontiers son agitation perpétuelle. Malgré cette référence de poids. Si avec ça, il ne s'inscrit pas dans l'histoire...