Voilà un moment que je n'ai rien écrit. Et pourtant... Mon malaise ne fait que grandir. Rien ne va. Mon humeur s'en ressent. Non que je sois grognon, mais ce je ne sais quoi qui provoque un dégoût profond me retient durablement. Alors aujourd'hui, je me force à revenir. Car il le faut bien. Tous ces moments gênants, troublant ma sérénité ordinaire, font que je sais qu'il faut passer outre et sacrifier au commentaire d'événements très divers. Il ne s'agit pas d'actualité brûlante ou explosive, mais de bien autre chose. Un tout mêlé bien embrouillé, sorte de nœud gordien à trancher rapidement et surtout définitivement. A force de scruter ce qui induit à être dans l’incapacité d'exprimer, je pose enfin mes valises. C'est très simple : j'explose. Je ne supporte plus rien. J'ai, je crois, trop voulu ne pas décrocher et ma persistance à fouiller du regard ce qui m'entoure, à tendre l'oreille pour percevoir ne serait-ce qu'un murmure n'a créé que désespérance. Le mot n'est pas exact. Les agaceries ressenties ici et là sont devenues énervements, écœurements, révoltes. Au point de claquer la porte du blog. Il me fallait revenir sur ces ressentis pénibles que je ne qualifiais pas. En fait, il s'agit de trop-plein. Oui, ça débordait de partout. Et comment faire pour contenir ce flux ? Pire qu'un problème de robinet qui fuit. C'est rare que je ne parvienne pas à mettre un nom sur ce qui me perturbe. Une absence de conscience dérangeante. Il était préférable que j'abandonne le clavier jusqu'à ce que je résolve ce problème. Pour écrire, j'ai besoin de calme et de sérénité, sinon il devient impossible d'avoir un minimum de recul et donc une certaine objectivité.
La vérité est simple : je ne supporte plus les commentateurs officiels (entendez par là les vedettes de la petite lucarne). Le détonateur ? L'émission "C dans l'Air", , a déclenché le mécanisme de rejet. . Mais que faire face à cette invasion quotidienne qui traite du dernier petit bout d'actualité ? Tous experts. Quel que soit leur domaine de prédilection. Toujours les mêmes têtes (pas antipathiques pour autant) interrogées et qui font comme si elles détenaient un bout de vérité (la leur en tout cas). On s'interroge, on s'interpelle, on discute le bout de gras, bref, on bavasse et j'étais là, d'une passivité effarrante, comme si je plongeais dans un coma hypnotique. C'était devenu très dérangeant avant même que j'en prenne conscience. Jusqu'au jour où j'ai émergé de cet état étrange (ce n'est pas sans me rappeler le morceau de scotch du Capitaine Haddock). Il y avait quelque chose qui ne collait pas. Ou plus.
L'inconscient a des détours bizarres. Il accumule les données, les compile sans le savoir et puis, brutalement, la solution est là. Effet coup de poing garanti. Je croyais prendre la température du monde et des événements alors que je subissais le joug d'une certaine bien pensance. Ca ne m'était jamais arrivé. Il m'a fallu du temps pour reconnaître cet état de "dépendance". En quelque sorte, j'avais perdu tout sens critique. L'horreur absolue !
Je continuerai cependant à ausculter le monde, mais avec un recul qui m'a fait défaut pendant cette période étrange dont je ne connais pas le début mais à laquelle j'ai posé un terme. Tout en sachant que je ne suis pas à l'abri de retomber dans le même travers. Sans doute faudra-t-il que je me remémore mon apathie pour ne pas sombrer de nouveau.