Je n'ai aucune sympathie pour le Florian. J'avoue que la "fessée" qu'il a reçue dans l'émission "Des paroles et des actes" hier n'a pas été pour me déplaire. Pourquoi ? tout simplement parce que ce monsieur joue un peu trop au censeur des autres et qu'il n'est qu'insultes de bas étage. Son discours, bien rôdé, consiste surtout à ne pas laisser d'espace de parole à l'autre. Une technique éprouvée depuis trop longtemps mais qui a su, pour la seconde fois, trouver son maître. La toute première fessée administrée remonte à loin, quand le père régnait sans rival sur le parti. Fessée magistralement administrée par B.T.
Hier, c'était E.M. qui était la cible. Il s'agit d'un débat, mais est-il nécessaire de proférer des mots insultants, de masquer la faiblesse de ses arguments en se targuant d'être élu et l'autre pas ? De lui reprocher d'avoir été banquier ? A quoi rime cette farce sinon à démontrer la vacuité abyssale d'un programme qui n'en est pas un ? D'ailleurs quel est ce fameux programme, sinon une répétition d'idées erronées, avec l'apparence d'une réflexion tournée vers le souci du peuple (il n'y a pas plus politicien, pas plus populiste)? Mais c'est surtout ce fâcheux tic verbal dont les membres du FN sont friands et qu'ils surexploitent à longueur de temps qui est lassant (ça fait largement rengaine). Car enfin, peut-on appeler débat ce qui ne l'est surtout pas ? Couper la parole, parler en même temps, stigmatiser l'adversaire et le réduire à la portion congrue (quand on est soi-même élu et qu'on représente son pays dans les travées du parlement européen semble justifier la diatribe infecte, éructée sur l'air de 'je sais qui vous êtes : un pauvre type qui ne connaît rien à la chose publique, qui bavasse des inepties économiques alors que moi je dis la vérité", telle a été le fondement de la parole floriane. Piteux ! Pitoyable ! Déplacé ! Au fond, il n'est qu'un seul discours possible pour ces gens-là : tenter de discréditer l'autre, et peu importe si les "idées" véhiculées par le parti ne reposent sur aucune base sérieuse. Il suffit d'occuper l'espace médiatique pour faire accroire aux auditeurs qu'ils sont une préoccupation majeure (en mots vains, ça oui). En pratiquant ainsi, le Florian croyait qu'il enfoncerait Emmanuel. Manque de bol, il l'a contré avec une fougue intéressante. Parce qu'il connaît très justement l'économie et que le Florian - qui n'a été qu'énarque - ne s'est jamais frotté à l'économie (ce n'est qu'un théoricien, un technocrate fumeux brasseur d'inconnues, dont le discours sent son virtuel appris par coeur). Face à cela, quelqu'un de serein, sûr de lui, ne perdant pas son calme (alors que l'autre ne cessait d'insinuer qu'il perdait son sang-froid, technique également éprouvée de déstabilisation de l'adversaire). Il s'est même moqué de son goût pour la littérature. Comme si c'était une tare. Carrément dérisoire.
Je me demande comment on peut rester aussi tranquille, aussi ferme, face à tant de malhonnêteté intellectuelle Je lui tire mon chapeau.